Perte record pour France Télécom: 20 milliards!

L’opérateur paie encore ses investissements hasardeux. Mais dans le même temps, les résultats opérationnels s’améliorent.

C’est la plus importante perte jamais engendrée par une entreprise française. France Télécom annonce pour l’exercice 2002 une perte nette de 20,7 milliards d’euros (rappel: cela ferait 136 milliards de francs… – soit près des trois quarts de son chiffre d’affaires annuel!)

Cette perte est trois fois plus importante que celle enregistrée en 2001. L’opérateur a dû, une nouvelle fois, provisionner une série de dépréciations d’actifs qui ont plombé les résultats du groupe. S’y sont ajoutés des coûts de restructuration. Pas de surprise Après avoir passé 9,34 milliards d’euros de provisions au premier semestre, essentiellement sur Mobilcom et NTL, le groupe a inscrit 8,89 milliards supplémentaires au second semestre, avec notamment 4,38 milliards sur Equant et 1,63 milliard sur Wind. Mais Il n’y a pas de surprise: le patron du groupe, Thierry Breton avait déjà prévenu de ces chiffres. D’un autre côté France Télécom affiche un résultat d’exploitation de 6,81 milliards, contre 5,2 milliards en 2001, alors que le consensus était de 7,07 milliards. Par ailleurs, le groupe dispose d’une bonne visibilité financière, les problèmes de liquidité ayant été résolus jusqu’à la fin de l’année 2004. L’entreprise a confirmé son objectif d’une croissance de 3 à 5% du chiffre d’affaires et d’une progression à deux chiffres de son résultat brut d’exploitation et de son résultat opérationnel en 2003. Ce qui devrait permettre de dégager cette année un cash-flow disponible de plus de trois milliards d’euros, destiné à réduire son endettement. Il était de 68 milliards d’euros à fin 2002 (contre 63,4 milliards à fin 2001). Investissements en baisse Cette réduction de dette est très attendu par les analystes. Thierry Breton a d’ailleurs promis de la ramener à moins de 40 milliards fin 2005. Autre point sensible pour les analystes: le coût de l’investissement. L’opérateur prévoit que son niveau sera largement inférieur à sept milliards d’euros en 2003, contre 7,4 milliards en 2002. Orange en hausse, le fixe continue à chuter

La filiale mobile de France Télécom constitue véritablement le moteur de la croissance du groupe. Le résultat d’exploitation d’Orange bondit ainsi de de 56,5% en 2002, portant la marge à 33%, contre 24% il y un an.

Par contre, les activités de téléphonie fixes continuent à s’effriter. Le résultat d’exploitation de la branche recule de 6,8%, à 3,96 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 22,38 milliards (-3,7%).