Philips fait moins bien qu'attendu et se prépare à la crise

Le géant de l’électronique va annoncer des mesures pour préserver sa rentabilité

Baisse du pouvoir d’achat et de la consommation semblent avoir pénalisé Philips. Le géant batave de l’électronique grand public rate d’assez loin le consensus avec pour le troisième trimestre un Ebit de 37 millions d’euros et un Ebita de 128 millions, contre des attentes de 92 millions pour le premier et de 168 millions pour le second.

Le bénéfice net de Philips, dopé par une plus-value de 302 millions d’euros réalisée grâce à la vente d’actions TSMC, s’est établi à 357 millions d’euros (+7,8%), contre une prévision moyenne de 317 millions. A noter, le groupe a dû provisionner 241 millions d’euros en raison de dédommagements qu’il aurait à verser suite à des plaintes liées à de l’amiante dans des produits, indique Philips dans un communiqué.

Illustration du ralentissement économique, les bénéfices du segment des produits de grande consommation ont chuté de 44% à 95 millions d’euros. Globalement, le chiffre d’affaires de Philips est en baisse de 2% à 6,33 milliards d’euros.

Mais c’est surtout le segment médical, habituellement stable, qui inquiète. « Aux Etats-Unis, le financement des hôpitaux est très dépendant des marchés financiers. Avec la poursuite de la crise économique, nous ne savons pas combien de temps cette situation va durer », a expliqué le directeur financier Pierre-Jean Sivignon.

« Le secteur de la santé a toujours été considéré comme un secteur stable. À présent que les commandes sont reportées aux Etats-Unis en raison de la crise financière, la question qui se pose est de savoir combien de temps cela va durer et si cela va se produire également en Europe », a-t-il poursuivi.

Et les prochains mois risquent d’être encore plus difficiles. « Vues les perspectives limitées offertes par les conditions économiques actuelles, nous avons décidé d’entreprendre un certain nombre d’actions afin de préserver la rentabilité », a déclaré Gerard Kleisterlee, directeur général du groupe sans donner plus de détails.

Le groupe annonce néanmoins s’attendre à passer jusqu’à 230 millions de charges de restructuration au quatrième trimestre.