Piratage de campagne par la Russie : Trump n’y croit pas, Obama enquête

Selon la CIA, les cyberattaques qui ont bousculé la campagne présidentielle américaine sont bien liées à la Russie. Moscou aurait ainsi cherché à favoriser un candidat, Trump, aux dépens de l’autre, Clinton. Donald Trump n’y croit toujours pas. Barack Obama ordonne une enquête.

Selon un rapport confidentiel de la CIA, dont le Washington Post s’est fait l’écho le 9 décembre, Moscou serait bien intervenu lors de la campagne présidentielle américaine 2016, et ce dans le but de favoriser l’accession à la Maison Blanche de Donald Trump.

Des pirates informatiques liés au gouvernement russe auraient fourni au site Wikileaks des milliers d’emails obtenus à la suite du piratage des serveurs du Comité national démocrate (Democratic National Committee, DNC) et d’autres cibles. Parmi celles-ci, figure la messagerie de John Podesta, le chef de la campagne de Hillary Clinton, candidate mise sur la sellette pour avoir utilisé un serveur de mails privé alors qu’elle était secrétaire d’État sous administration Obama.

Trump n’y croit pas

En octobre, le département de la sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement (DNI) américains avaient déjà estimé que la Russie était impliquée dans ces cyberattaques. Selon les services américains, Moscou voulait « interférer dans le processus électoral américain ». Une interférence que le Kremlin a toujours nié catégoriquement.

Le rapport révélé la semaine dernière par le Washington Post, va plus loin. Selon la CIA, l’objectif de ces pirates était bien de favoriser l’accès à la Maison Blanche d’un candidat, à savoir le républicain Donald Trump. Et pas seulement d’instiller la défiance dans le système électoral américain.

« C’est juste une autre excuse. Je n’y crois pas », a déclaré Donald Trump, dans un entretien diffusé dimanche par Fox News. Le milliardaire a qualifié les informations du Post de « ridicules ». Selon lui, les services américains « ne savent pas si c’est la Russie ou la Chine ou quelqu’un d’autre. Ça peut être quelqu’un dans son lit quelque part. Ils n’en ont aucune idée ». En plus de jeter un peu plus le discrédit sur le renseignement américain (en attendant d’y placer ses hommes), le président américain élu a même laissé entendre que ces fuites dans la presse ont été pilotées par les démocrates eux-mêmes. Il n’y a pas de quoi déboussoler l’administration Obama en toute fin de mandat, bien au contraire.

Obama enquête

Vendredi, le président américain en poste, Barack Obama, a ordonné aux agences américaines de renseignement d’effectuer une analyse approfondie des cyberattaques survenues lors de la campagne présidentielle US. Le rapport doit lui être remis avant son départ de la Maison Blanche, le 20 janvier prochain.

Eric Schultz, porte parole adjoint de la Maison Blanche, a indiqué que cette démarche n’a pas pour objectif de remettre an cause le résultat de l’élection du 8 novembre, mais de faire la lumière sur les cyberattaques qui ont eu lieu durant la campagne présidentielle de 2016 et d’autres, dont celle de 2008 (la Chine était alors soupçonnée de cyberattaques par Washington). Le rapport sera partagé avec les membres du Congrès. Ces derniers veulent aussi en savoir plus.

Des parlementaires, dont John McCain, ancien candidat à la présidence républicain et président du comité des forces armées du Sénat, s’interrogent sur les activités présumées du Kremlin dans ce dossier. Et sur la nomination probable au poste de secrétaire d’État américain de Rex Tillerson, CEO d’Exxon Mobile, proche de Vladimir Poutine et opposant déclaré aux sanctions contre la Russie…

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