Piratage de logiciels: la BSA repart en guerre

Comme chaque année, la Business Software Alliance lance sa campagne de sensibilisation, particulièrement auprès des PME, soupçonnées de piratage massif

La France n’est pas la Chine mais la proportion de logiciels piratés en entreprise est toujours importante. Les PME notamment, pour faire des économies, n’achètent pas toujours leurs applications, ou acquièrent une seule licence pour plusieurs postes. Ce qui revient à pirater le logiciel.

Ainsi, selon le BSA France (Business Software Alliance), plus de 45% des logiciels installés en entreprise sont piratés. L’association, qui regroupe plusieurs grands éditeurs de logiciels, a donc décidé de repartir en guerre. Une première offensive avait été lancée il y a exactement un an. BSA France, aux côtés du Comité National Anti-Contrefaçon, groupe dépendant du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, engagent donc une action de sensibilisation pour lutter contre les copies illégales de logiciels au sein même des entreprises. Pour Bertrand Salord, porte-parole de BSA France, « le décalage entre la conscience du piratage et la réalité de cette pratique frauduleuse dans les entreprises signifie que pirater est un acte réfléchi qui relève d’un choix dont les chefs d’entreprises français vont désormais devoir assumer les conséquences. » Ainsi, dans un mailing adressé à plus de 100.000 entreprises en France, BSA et le CNAC lancent une alerte aux chefs d’entreprises sur les nombreuses conséquences « néfastes » (3 ans d’emprisonnement et 1,5 million d’euros d’amende) du piratage et les encouragent à mettre en place une gestion efficace de leurs actifs logiciels. Le mailing sera soutenu par une campagne de pub radio, diffusée du 29 mars au 15 avril 2005. Le BSA rappelle que si le taux de piratage baissait de 10 points en 4 ans, passant de 45% à 35%, la France injecterait 21,7 milliards d’euros dans son économie, créerait près de 45.000 emplois nouveaux dans tous les secteurs liés aux nouvelles technologies et l’Etat y gagnerait 6 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires. Pour autant, conseils et menaces suffiront-ils à changer l’état d’esprit de nombreux chefs d’entreprises? Au prix où sont vendus les logiciels professionnels, rien n’est moins sûr.