Plainte collective contre Dell sur des remises ‘illégales’ d’Intel

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Des investisseurs poursuivent Dell, l’affaire porterait sur plus d’un
milliard de dollars reversés par Intel au titre de l’exclusivité

Dell aurait reçu des ‘remises arrières exceptionnelles‘ d’Intel qui aurait ainsi assuré l’exclusivité de ses processeurs et composants dans les ordinateurs Dell.

Ce n’est pas réellement une surprise, unique constructeur à avoir conservé jusqu’à voici quelques mois l’exclusivité des technologies Intel sur ses PC et serveurs, Dell a forcément trouvé un intérêt financier à ce choix.

En revanche, l’étendue de la méthode, qui consisterait en un reversement par Intel de remises exclusives (rebate kickback payments), une pratique illégale aux Etats-Unis, laisse rêveur : 1 milliard de dollars par an !

Cette somme, au rythme de 250 millions de dollars par trimestre, aurait été affectée à la réduction des coûts des produits sur les résultats trimestriels du groupe, sur lesquels ils auraient eu un impact direct en augmentant artificiellement les marges de certains produits, d’où le mécontentement des investisseurs.

Ces chiffres ne sont pas évoqués par hasard. Ils figurent au contraire en toutes lettres dans le texte de 251 pages de la plainte en action collective déposée par ces mêmes investisseurs.

Seulement 15 personnes dans l’encadrement de Dell auraient été au parfum de l’accord secret (secret agreement) passé avec Intel, dont deux noms ressortent, Kevin Rollins, le président directeur général démissionnaire de Dell, et Michael Dell, son remplaçant et fondateur du groupe auquel il a donné son nom.

De quoi alimenter le moulin du challenger AMD, qui depuis quelques années poursuit Intel sur tous les continents pour certaines pratiques jugées anticoncurrentielles et monopolistiques.

Mais cette affaire fait-elle référence aux mêmes pratiques que celles condamnées par AMD ? L’aide financière d’Intel s’apparente plutôt à une ‘incentive‘ marketing, une incitation commerciale basée sur le chiffre d’affaires qui prend généralement la forme d’une participation aux charges d’actions marketing communes. Une pratique somme toute répandue et surtout légale?

Dans la plainte en nom collectif déposée contre Dell, c’est en effet moins Intel que Dell qui est visé, moins l’argentier que l’affectation des fonds par le bénéficiaire. Pourtant, « Certaines allégations apparaissent comme ayant été complètement fabriquées« , affirme un porte-parole d’Intel.

L’enquête en dira plus sur cette affaire, mais aucun des deux compères n’en ressortira indemne. Qu’il s’agisse de Dell ou d’Intel, on doit frôler les murs plutôt que de croiser le patron?