En juillet 2014, le ministère de l’intérieur russe se déclarait prêt à payer 3,9 millions de roubles (environ 52 380 euros au cours actuel) à toute personne capable d’infiltrer le réseau d’anonymisation de trafic Tor et d’obtenir des informations techniques sur ses utilisateurs. Une somme dérisoire par rapport aux investissements que d’autres gouvernements sont prêts à engager pour craquer Tor…
Cependant, l’Institut central de recherche scientifique d’économie, d’informatique et des systèmes de commande rattaché à la holding électronique russe Rostec, a relevé le défi. Mais il semble que l’Institut tente désormais de se désengager du « contrat » établi avec le gouvernement russe pour pirater Tor. Selon l’agence Bloomberg, qui a consulté une base de données sur les achats publics russes, Rostec aurait accepté de verser 10 millions de roubles (plus de 134 000 euros) au cabinet d’avocats Pleshakov, Ushkalov & Partners pour négocier une sortie par le haut de ce dossier sensible.
Tor, le « routeur onion » est un réseau superposé. Il fonctionne grâce à des routeurs administrés par des individus ou des organisations participant au réseau et transmettant de manière anonyme des flux TCP. Il est difficile d’identifier ses utilisateurs, mais pas impossible.
Dans le monde, Tor est adopté par des utilisateurs d’horizons variés : des hackers aux dissidents politiques, en passant par des cybercriminels et des lanceurs d’alertes. Parmi eux, Edward Snowden, l’administrateur système qui a révélé, en juin 2013, la surveillance de masse pratiquée par la NSA américaine. Depuis, il a obtenu l’asile en Russie. Dans le pays, le nombre d’utilisateurs de Tor aurait bondi de 40 % depuis le début de l’année, pour atteindre les 175 000 adeptes, d’après le projet Tor. Un projet « non lucratif » financé en partie… par le gouvernement américain.
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