Plan social à Cegetel: les syndicats scandalisés

La direction prévoit 150 suppressions de postes. Dur à avaler: Cegetel/SFR est la filiale la plus rentable de Vivendi Universal

La tension monte chez Cegetel, la filiale télécoms de Vivendi, depuis que les syndicats ont révélé que la direction prépare un projet de 150 suppressions de postes. Le premier de son histoire. Car ce plan social est très mal accepté. Cegetel est d’abord une filiale en pleine forme, avec SFR, il s’agit de l’activité la plus rentable de Vivendi, véritable moteur de croissance pour le groupe. La division télécommunications du groupe, SFR-Cegetel, voit son bénéfice d’exploitation croître de 19% à 1,8 milliard d’euros (soit 67% du bénéfice total de Vivendi). Ensuite, le groupe avait pris des engagements en matière d’emploi pour obtenir, en août, le régime fiscal du bénéfice mondial consolidé. Ce régime permet d’imputer sur les bénéfices actuels de Vivendi les pertes d’exploitation du passé, soit une économie d’impôts estimée à 3,8 milliards d’euros sur cinq ans. Lors de l’annonce de cette mesure fiscale, le 26 août dernier, le ministère de l’Economie avait fait part des engagements de Vivendi

« en faveur de la création d’emplois dans des territoires français qui sont touchés par le chômage et les restructurations industrielles ». Vivendi s’était alors engagé à contribuer à créer au moins 1.600 emplois en trois ans en France et 2.100 en cinq ans et devait notamment implanter, via des sous-traitants, deux centres d’appels représentants au moins 300 emplois chacun d’ici juin 2007. En termes de création d’emplois, on est donc loin du compte. Les syndicats de Cegetel: la CFDT, la CFTC, la CGT et Focom ont écrit le 23 novembre au ministre de l’Economie et des Finances pour contester ce projet qui doit être présenté ce jour au Comité d’entreprise de Cegetel. « Il est difficilement acceptable que la filiale la plus rentable (SFR-Cegetel) du groupe Vivendi Universal puisse procéder à 150 suppressions d’emplois dont une centaine de licenciements », écrivent les syndicats. Et de poursuivre: « C’est pourquoi, Monsieur le ministre, nous sollicitons votre intervention pour rappeler au groupe Vivendi Universal ses engagements en matière d’emploi et empêcher qu’un des groupes les plus rentables en France puisse procéder à des licenciements pour motif économique dans le seul but d’améliorer encore plus sa profitabilité et sans aucun considération sociale et citoyenne ». De son côté un porte-parole de Cegetel, qui emploie 2.000 personnes sur un total de 10.000 au sein de SFR-Cegetel, a confirmé le projet de réorganisation comprenant 153 suppressions de postes mais a contesté le chiffre des 100 licenciements. « Ce projet prévoit la suppression de 153 emplois mais des solutions sont déjà trouvées pour près de la moitié des personnes concernées », a-t-il ajouté.