Planète Mars: atterissage réussi pour la sonde américaine Phoenix

La sonde américaine Phoenix Mars Lander s’est posée avec succès, ce lundi matin vers 4h (heure CET) près du pôle nord de la planète rouge

Nouveau plein succès, pour conforter la NASA qui en avait besoin. Après un périple de plus de 9 mois dans l’espace, la sonde Phoenix a parfaitement réussi son atterrissage sur la planète Mars dans la nuit de ce dimanche-lundi 25-26 mai.

L’engin a une mission inédite à réaliser : il doit photographier au plus près la surface de la planète rouge, et en creuser le sol pour trouver d’éventuelles traces de vie.

Selon l’agence AP, moins de deux heures plus tard, l’appareil avait déjà envoyé une quarantaine d’images des alentours en noir et blanc, dont une montrant son pied sur le sol martien, parmi des petits cailloux. D’autres photos représentent l’horizon de la plaine arctique et le sol où des motifs géométriques rappellent ce que l’on peut voir dans les régions polaires terrestres.

« C’est absolument magnifique« , a déclaré Dan McCleese, un responsable scientifique du Laboratoire de propulsion à réaction (JPL) de la NASA. « Ca m’a tout l’air d’un excellent endroit pour creuser« .

Un plus tôt, rappelle le portail Yahoo, la mission de contrôle du JPL avait laissé exploser son soulagement à Pasadena en Californie lorsque l’appareil avait émis un signal un peu avant minuit (GMT), montrant que la descente de 7 minutes à travers l’atmosphère martienne s’était bien déroulée.

« Même dans mes rêves, cela n’aurait pas pu mieux se dérouler« , a déclaré le responsable du programme Barry Goldstein.

Les premières images envoyées par Phoenix montrent que l’appareil a déplié ses panneaux solaires, comme prévu, après que la poussière soit retombée.

Phoenix est entré dans l’atmosphère martienne à la vitesse de 19.311 km/h au terme d’un voyage à travers l’espace de près de 10 mois en franchissant 711 millions de kilomètres.

Durant les sept minutes de la descente, la sonde a utilisé l’effet de traînée de son bouclier thermique, puis, un parachute s’est déployé. Pour approcher le sol à très petite vitesse (8 km/h), des rétrofusées se sont alors allumées.

Pour la NASA, c’est une belle page qui s’écrit. Car aucun atterissage direct sur Mars n’avait plus été réussi depuis les deux orbiteurs Viking en 1976. Les deux robots d’exploration ou « rovers » de la NASA qui s’étaient posés sur la planète rouge en 2004 avaient utilisé des parachutes et des coussins gonflés d’air pour amortir le contact avec le sol.

La sonde Phoenix est dotée d’un bras robotisé de 2,5 mètres qui va pouvoir creuser des tranchées de 60 centimètres de profondeur, Elle doit étudier le sol de la région arctique encore inexplorée de Mars. Les astronomes pensent que l’on y confirmera la présence d’une couche de glace.

A l’inverse de certaines sondes, Phoenix n’a pas été conçue pour se déplacer. Sa mission doit durer 90 jours, jusqu’à ce qu’elle passe dans l’obscurité, à l’ombre du soleil.

Les premières photos prévues décrivent le paysage aux alentours ; elles sont retransmises vers la Terre par trois sondes restées en orbite autour de Mars.

La zone d’atterrissage, une large vallée se trouvant à des latitudes nord comparables au Groenland ou au nord de l’Alaska sur Terre, avait été choisie car il y a plus de chances, si des composés organiques existent, qu’ils aient été préservés dans la glace. Les astronomes ne s’attendent pas à trouver de l’eau sous forme liquide sur place car il y fait trop froid.

Si c’est bien le cas, les morceaux de glace ainsi prélevés seront étudiés par le laboratoire scientifique de Phoenix. Ils seront cuits dans des fours miniatures et les vapeurs émises seront analysées pour rechercher des composants organiques. La présence de sels ou de sable prouverait que, jadis, de l’eau a pu couler à cet endroit.

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Le succès de l’opération est un grand soulagement pour la NASA, Mars ayant la réputation de consommer un grand nombre d’engins de l’espace. Plus de la moitié des projets sur la planète rouge ont jusqu’à présent échoué.

Phoenix pourrait survivre un mois après sa mission de 90 jours, et ainsi voir la fin de l’été ou l’automne martiens. Le coût de la mission est estimé à 420 millions de dollars (270 millions d’euros).

En savoir plus: https://phoenix.lpl.arizona.edu