Plus de 10 millions d’abonnés pour Free

Siège social d'Iliad à Paris

Grâce à son offre mobile, Free a doublé son nombre d’abonnés et fait progressé son chiffre d’affaires de près de 50%. Mais l’activité mobile reste légèrement déficitaire.

Le groupe Iliad (Free) vient de publier son résultat annuel 2012. Sans surprise, il confirme les chiffres publiés fin février avec le succès de l’offre mobile lancée en début d’année dernière.

Résultat, au 31 décembre 2012, l’opérateur Free compte plus de 10 millions d’abonnés : plus de 5,2 millions d’utilisateurs des services mobiles et quelque 5,36 millions d’abonnés fixe dont 191 000 issus d’Alice. Et les migrations s’accélèrent. La marque et la base abonnés acquises en août 2008 a vu 140 000 comptes migrer vers Free en 2012 contre 85 000 en 2011. Autant dire qu’Alice vit probablement ses derniers mois d’existence.

L’activité mobile déficitaire

Au-delà d’Alice, Free ADSL a profité de la stratégie d’offre promotionnelle intégrée des forfaits mobiles. Le parc de Freebox est passé de 4,61 millions en 2011 à 5,17 en 2012. Soit une hausse de près de 16% (515 000 nouveaux abonnés hors Alice). Plus de 94% des abonnés sont dégroupés contre 92,20% un an auparavant. Ce qui profite au revenu mensuel moyen par abonné (Arpu) qui passe de 35,5 euros à 36 euros. Notons cependant que, si celui de la Freebox Revolution s’élève à 38 euros, il n’évolue pas.

En termes financiers, cela se traduit par un chiffre d’affaires de 3,15 milliards d’euros. Soit une hausse annuelle spectaculaire de 48,6% portée par l’activité mobile qui frôle les 844 millions d’euros (dont 124 millions sur la vente de terminaux). Néanmoins, l’Ebitda consolidé reste négatif de 46,1 millions d’euros sur la partie mobile pour +967,5 millions sur la locomotive ADSL qui compense largement avec une marge de 41,7%. Le résultat net en prend néanmoins un coup : 186,5 millions contre 251,8 millions en 2011 (-25,9%).

950 millions d’investissements

Iliad ne détaille pas la répartition de ses abonnés entre les offres mobiles. Le groupe évoque « des recrutements globalement équilibrés entre les deux forfaits [illimité voix/3 Go à 19,99 ou 15,99 euros et 2h voix/SMS/MMS illimités à 2 ou 0 euros], entre les Freenautes et les nouveaux venus ainsi qu’entre abonnements avec portabilité et abonnements avec attribution du numéro ».

De fait, le groupe poursuit ses investissements. Iliad annonce avoir investi 950 millions d’euros (30% du CA), notamment dans le réseau fixe (dégroupage, boucle locale fibre, interconnexion et collecte) et mobile. En la matière, le groupe revendique 2200 sites déployés (antennes) qui couvriraient 40% de la population à fin décembre.

Risques de ralentissements en 2013 ?

L’année 2013 pourrait cependant marquer un ralentissement des revenus. Free Mobile perdra en effet son avantage dissymétrique sur le coût des terminaisons d’appel. Au 1er juillet prochain, Free facturera les appels passés sur son réseau 0,8 centime contre 1,1 centime aujourd’hui (lire Terminaisons d’appel : Free Mobile conserve son avantage) et se retrouvera à pied d’égalité avec ses concurrents. D’où le besoin stratégique d’engranger rapidement un grand nombre d’abonnés mobiles pour réduire au maximum l’écart financier qui peut se creuser du fait de la différence du nombre de clients face à ses concurrents. L’impact devrait néanmoins être minimisé.

Il restera également à voir les conséquences de l’accord d’itinérance signé avec Orange. Selon des chiffres évoqués par l’Autorité de la concurrence, Free verserait entre 500 et 700 millions d’euros à Orange par an pour profiter de son réseau mobile à l’échelle nationale. Soit plus de la moitié de ses investissements en propre. D’où l’intérêt pour le jeune opérateur mobile d’accélérer le déploiement de son réseau. L’accord d’itinérance court jusqu’en 2018 mais pourrait être dénoncé dès 2016.


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