Plus de 16 000 signatures pour sauver MySQL

En moins d’une semaine, l’initiative lancée par le créateur de MySQL, Michael ‘Monty’ Widenius, rencontre un succès certain.

On ne peut pas encore parler d’un raz-de-marée. Mais l’initiative lancée par Monty pour sauver MySQL rencontre un certain enthousiasme. La pétition qu’a lancé Michael ‘Monty’ Widenius, le créateur de la base de données open source, a déjà recueilli plus de 16 000 signatures, dont plus de 3000 ces dernières 24 heures.

Monty s’oppose en effet au rachat de MySQL AB par Oracle à travers l’acquisition de Sun Microsystems en 2009 que la Commission européenne validera, ou non, le 27 janvier prochain. Le développeur, qui a quitté Sun et entrepris le projet parallèle MariaDB, craint en effet que l’application qu’il a créée s’inscrive en contradiction avec les intérêts d’Oracle, éditeur de SGBD propriétaires et connaisse un funeste destin.

D’où la pétition et la campagne d’information en 20 langues Save MySQL lancées la semaine dernière et qui publie aujourd’hui ses premiers résultats. Il en ressort que 53 % des signataires officient en Europe (dont 49,1 % issus de l’Union européenne) et 21,7 %. Les signataires sont des développeurs en majorité (ils composent 37,4 % des participants) suivi des utilisateurs privés de MySQL (26,9 %) et dans le cadre d’une entreprise (24,4 %). A noter que 11,4 % justifient leur signature en se déclarant simplement inquiets sur l’avenir de la base open source.

La majorité des signataires employés de PME

Une écrasante majorité des signataires (93,5 %) juge préférable de céder MySQL à un éditeur tiers qui poursuivra les développements sous les termes de la licence GPL. Plus de 60 % se contenteraient d’un engagement ferme d’Oracle à publier les différentes versions de MySQL sous la license Apache Software License 2.0 ou une license permissive similaire jusqu’en 2012, toujours afin d’assurer l’accès aux sources par les développeurs. Les signataires sont issus, pour 74 % des PME (de 1 à 1000 salariés) dont 32% dans les sociétés entre 6 et 50 salariés. Les participants des entreprises de plus de 1000 employés comptent pour 20 % environ des supporters de MySQL, dont 7,9 % pour les organisations de plus de 10 000 personnes.

« En moins d’une semaine, au cours de la période des fêtes de fin d’année, nous avons réuni plus de supporter qu’Oracle en a revendiqué il y a trois semaines quand il a présenté quelques centaines de lettres orchestrées de soutien d’utilisateurs à la Commission européenne, déclare Monty dans son communiqué. Il semble que les soutiens d’Oracle sont surtout concernés par l’avenir des autres activités de Sun tandis que nos supporters montrent qu’ils s’inquiètent de MySQL. Nos signataires ne croient pas qu’Oracle pourrait être un bon régisseur pour MySQL et ne prennent pas les promesses vides d’Oracle pour argent comptant. » Pas plus que Michael Widenius apparemment.

Les premières signatures ont été envoyées à la Commission européenne, au ministère chinois du commerce (MOFCOM), au service fédéral russe de lutte contre les monopoles (FAS) et auprès de la commission suisse. Différentes autorités de la concurrence, dont celles du Japon et du Brésil, seront également contactées au fil des résultats qui seront désormais publiés deux fois par semaines. Monty compte poursuivre sa lutte jusqu’à l’attribution finale de Sun par Oracle.