Portabilité de numéros de téléphone: ce n’est pas gagné

Dans deux mois, on pourra changer d’opérateur sans changer de numéro. Mais la procédure s’annnonce longue et complexe

L’option existe partout en Europe, partout sauf en France. La portabilité permet à un abonné d’un forfait mobile de changer d’opérateur sans changer de numéro de téléphone. Surtout la portabilité permet de doper le marché en favorisant la concurrence grâce à la levée du frein de la perte de son numéro. Mais en France, le secteur y voit surtout la possibilité de changer d’opérateur comme de chemise. Alors on traîne des pieds…

Conviés vendredi dernier à faire la point par l’ART (Autorité de régulation des télécoms), les opérateurs se sont contentés d’indiquer que « leurs travaux techniques avancent de manière satisfaisante dans le calendrier prévu ». Pourtant la date butoir est fixée au 1er juillet prochain. Et il va bien falloir s’y mettre. Un accord a été signé l’année dernière entre l’ART et les opérateurs. Un accord minimum. Date butoir: 1er juillet Car le système adopté sera complexe et long. Les abonnés qui voudront garder leurs numéros devront attendre au minimum deux mois. Très pratique, surtout pour les professionnels, population la plus sensible à ce service. On est très loin des trois jours nécessaires en Belgique. Par ailleurs, il existe encore des points assez obscurs concernant le coût des appels passés vers un mobile dont le numéro est « porté ». Enfin, si la portabilité est gratuite lorsqu’on quitte un opérateur, elle devient une option payante lors de la signature d’un nouvel abonnement. A quel prix? Mystère. En 2002, l’association de consommateurs UFC Que Choisir avait déjà qualifié l’accord sur la portabilité de « projet de misère ». Un an après, la procédure choisie est toujours la même. Pas de quoi dynamiser un marché français des mobiles plutôt atone: +0,8% au premier trimestre.