Porté par le contrat CMA CGM : croissance à trois chiffres pour SAP France

Le signe d’une embellie dans les pays du sud de l’Europe, dont la France ? Au premier trimestre, les résultats des filiales méditerranéennes de SAP connaissent une croissance à 2 chiffres. Grâce au contrat géant signé avec CMA CGM, la France fait même encore mieux.

C’est un Franck Cohen visiblement rasséréné qui a commenté ce matin les résultats de SAP pour le premier trimestre de 2014. Si les résultats du premier éditeur mondial sont au global solides (croissance de 3 % du chiffre d’affaires et des profits sur un an), le président de SAP Europe se réjouit avant tout du « rebond » de l’Europe du Sud, des pays longtemps englués dans la crise de la dette et dont les entreprises avaient resserré leurs dépenses IT. « En Italie et en Espagne, nous connaissons une croissance à deux chiffres, assure le dirigeant. En France, c’est la même chose. Et ce, avant même d’intégrer le contrat CMA CGM ». Rappelons que, en octobre 2013, SAP France avait signé le plus gros contrat de son histoire avec le n°3 mondial du marché des porte-conteneurs. Un deal de plusieurs dizaines de millions d’euros dont les échéances s’étalent sur plusieurs trimestres. « En intégrant ce contrat majeur, la croissance en France atteint les 3 chiffres », assure Franck Cohen.

En dehors de ce mastodonte, quelques signaux montrent que les relais de croissance semblent désormais mieux fonctionner dans l’Hexagone. Le Cloud y connaît ainsi une croissance à 3 chiffres sur un an. Même si l’activité part d’un niveau assez bas, « cela montre que l’intérêt pour le Cloud, qui s’est d’abord manifesté dans un pays comme la Grande-Bretagne, est en train de gagner les pays Europe du Sud », explique Franck Cohen. En France, l’offre SuccessFactors a notamment été retenue par Bureau Veritas (65 000 salariés dans 140 pays) pour gérer l’ensemble de ses processus RH, hors paie. « Et Bureau Veritas n’était pas un client SAP », souligne le président de SAP Europe, qui indique que les offres de CRM dans le Cloud (CRM on Demand et Hybris) connaissent, elles aussi, un rythme de progression rapide. « Nous signons un grand nombre de transactions sur ces solutions. Et il s’agit souvent de premiers déploiements qui appellent des extensions ».

Business Suite sur Hana : premiers contrats en France

L’autre point d’attention concerne évidemment Hana, la base de données In-Memory de l’éditeur allemand. Notamment en raison de questions relatives à la tarification, le démarrage de cette technologie a été poussif dans l’Hexagone. « Le malade se porte mieux, mais on va encore attendre un peu avant de crier victoire », résume Franck Cohen, qui souligne que 2/3 des PME faisant le choix des ERP de SAP (souvent All-in-One) pour un premier déploiement optent pour Hana. Le dirigeant cite toutefois également le cas de grandes entreprises ayant déployé l’ERP Business Suite sur la base de données In-Memory : L’Oréal (pour sa filiale aux Etats-Unis) et Truffaut notamment.

Au niveau global, l’éditeur explique que 3 200 entreprises dans le monde ont retenu la plate-forme Hana, dont près de 1 000 comme socle de leur ERP Business Suite (le produit majeur de la gamme SAP). Et que le groupe compte désormais plus de 36 millions d’utilisateurs dans le Cloud, pour un rythme annuel de chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros (SAP vise les 3,5 milliards en 2017). Sur le trimestre, l’éditeur comptabilise 219 millions d’euros d’abonnements à ses services Cloud (en croissance de 60 % sur un an). Soit plus d’un tiers de ses ventes de licences ‘classiques’ sur la période (623 millions en recul de 5 % sur un an).

Sur les trois premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de l’éditeur approche 3,7 milliards d’euros (+ 3 %, une croissance ralentie par l’évolution des taux de change), pour un bénéfice de 534 millions.

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