Consolidation des télécoms en France : une nouvelle saison ?

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Officiellement, aucune discussion n’est en cours sur une nouvelle consolidation des télécoms français. Mais les opérateurs se rencontrent.

Les opérateurs ont-ils repris le chemin de la consolidation en France ? Six mois, à peine, après l’annonce de l’échec des négociations du rachat de Bouygues Telecom par Orange, les spéculations sont reparties suite à une déclaration que Stéphane Richard a faite dans le cadre d’une réunion d’analystes financiers à Londres le 13 septembre dernier. Le dirigeant d’Orange avait évoqué une reprise des contacts entre les acteurs du secteur sans toutefois être au centre de ces relations comme cela avait été le cas la dernière fois (l’opérateur historique jouait les diplomates pour négocier la redistribution des actifs de Bouygues Telecom).

Il n’en a pas fallu plus pour que BFM Business sorte l’information en exclusivité en évoquant une nouvelle consolidation en vue dans le secteur des télécoms français. « Le groupe Bouygues dément catégoriquement avoir repris des discussions avec des opérateurs télécoms en vue d’une consolidation du marché français, comme le dit à tort un article paru sur le site BFMTV.com vendredi 16 septembre », a réagi par voie de communiqué le principal intéressé par cet éventuel retour à trois opérateurs mobiles. Altice, propriétaire de SFR, a également confirmé, aux Echos, l’absence de discussions officielles. Et, toujours au quotidien économique, Stéphane Richard a répété que « des contacts avaient de nouveau été établis » sans parler de « reprise des discussions ».

Consolidation inévitable

Si les négociations n’ont pas officiellement repris, les dirigeants se rencontreraient, assure Les Echos. Patrick Drahi et Martin Bouygues se sont vus récemment. Alors que le dirigeant du groupe de BTP avait refusé l’offre à 10 milliards d’euros de SFR en juin 2015. Le patron d’Altice a également rencontré Xavier Niel alors que le fondateur d’Iliad (Free) avait juré ne plus vouloir croiser son homologue (pendant au moins 10 ans). En revanche, il n’aurait toujours pas approché Martin Bouygues qui voue une certaine inimitié à son plus proche concurrent (même s’ils étaient parvenus à trouver un accord lorsque Bouygues avait tenté de racheter SFR en mars 2014).

Si officiellement aucune consolidation n’est en vue, il n’en reste pas moins que, si ces différentes rencontres ont bien eu lieu, ce n’est certainement pas pour parler de la pluie et du beau temps (même celui du secteur). Et, en regard du contexte concurrentiel toujours soutenu, le retour à un marché de trois opérateurs alimente l’idée que les finances de ces industriels ne s’en porteraient que mieux. Une nouvelle phase de consolidation en France est donc probablement en approche. Il restera à savoir quand elle se mettra en place. Avant ou après les élections présidentielles ? Les paris sont ouverts.


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