PRISM pourrait coûter 35 milliards de dollars au cloud américain

L’affaire PRISM pourrait coûter entre 22 et 35 milliards de dollars sur trois ans aux entreprises américaines actives dans le Cloud Computing, d’après la fondation ITIF.

À l’heure où le Président des États-Unis appelle à une réforme des programmes de surveillance, un groupe de réflexion basé à Washington D.C. évalue l’impact négatif de PRISM sur l’industrie américaine du Cloud Computing.

Amazon, Google, IBM et consorts risquent de perdre des milliards du fait de cette affaire, mais pas le leadership.

20 points de parts de marché perdus ?

Les entreprises américaines actives dans l’informatique en nuage pourraient perdre entre 21,5 et 35 milliards de dollars de revenus ces trois prochaines années, d’après les estimations de l’ITIF (Information Technology and Innovation Foundation).

La part de marché « cloud » réalisée par ces entreprises hors des États-Unis passerait ainsi de 80% en 2014 à 65% en 2016, voire à 55% dans le pire des scénarios, du fait de l’affaire PRISM.

L’industrie américaine, qui maintiendrait tout de même sa domination mondiale, pourrait donc perdre jusqu’à 20 points de parts de marché à l’international sur la seule année 2016, et ce au bénéfice d’entreprises européennes.

Une bonne affaire pour le cloud « souverain »

En 2016, le marché mondial des services de cloud public pourrait atteindre 207 milliards de dollars, d’après Gartner. L’Europe, dont la France qui investit 150 millions d’euros dans Cloudwatt et Numergy, pourrait tirer profit de l’affaire PRISM et s’imposer davantage sur ce segment au nom de « la souveraineté numérique ».

« Si les clients européens du cloud ne peuvent pas faire confiance au gouvernement des États-Unis, alors peut-être qu’ils ne feront pas non plus confiance aux fournisseurs américains […] Si j’ai raison, les conséquences seront de plusieurs milliards d’euros pour les entreprises américaines », déclarait dès le début du mois de juillet Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne en charge du numérique.

Bruxelles, qui a dévoilé il y a près d’un an sa stratégie visant à « libérer le potentiel du Cloud Computing en Europe », table sur un ensemble de mesures pour stimuler la productivité de l’UE grâce au cloud, créer 2,5 millions de nouveaux emplois et contribuer à hauteur de 160 milliards d’euros par an à son PIB d’ici à 2020.

 


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