Prix du Cloud : Amazon réplique à Google, mais ne fait plus la course en tête

A peine l’offensive de Google officialisée, Amazon Web Services baisse à son tour les prix de ses principales offres Cloud (puissance de calcul, stockage). Mais se contente, cette fois, de s’aligner sur son très agressif concurrent de Mountain View.

La réaction n’a pas tardé. Quelques heures après l’offensive de Google sur le Cloud – notamment via des tarifs très agressifs -, Amazon réplique. Le leader du Cloud public annonce des réductions sur les prix de plusieurs de ses services : EC2 (Elastic Compute Cloud, puissance de calcul), S3 (Simple Storage Service, stockage de fichiers), RDS (Relational Database Service, bases de données SQL dans le Cloud) et Elastic MapReduce (analyse de vastes quantités de données en technologie Hadoop). L’ensemble des rabais accordés est disponible sur cette page, qui renferme des liens vers les nouvelles grilles de prix. Remarquons que les baisses de tarifs sont limitées aux segments les plus matures où AWS (Amazon Web Services, l’activité Cloud du cyberlibraire) affronte la concurrence directe de Google ou Microsoft (avec Azure). Les services les plus innovants du cybermarchand (comme Workspaces ou Kinesis) ne profitent pas de cette valse des étiquettes.

Concernant le service phare EC2, AWS applique des rabais tant sur les instances à la demande (entre 10 et 40 % sur les instances Linux en fonction des caractéristiques techniques et entre 7 et 35 % pour Windows) que sur les instances dites réservées. Rappelons que celles-ci permettent à des entreprises utilisant des workloads dans le Cloud sur de longues durées de bénéficier de tarifs plus attractifs que ceux réservés aux instances à la demande. C’est précisément sur ce terrain que Google a récemment mené l’assaut contre le leader du Cloud public (avec près de 50 % de parts de marché sur le Iaas, selon les derniers chiffres du cabinet Synergy ResearchGroup). La firme de Moutain View propose un nouveau modèle de prix pour les applications fonctionnant durablement sur le Cloud. « Des remises sont offertes dès que vous utilisez une VM plus de 25 % du temps sur un mois », a précisé Google lors d’une conférence tenue en début de semaine.

Calcul : AWS s’aligne

Face à cette offensive de son rival, AWS baisse de 10 à 30 % les prix de ses instances réservées Linux ou Windows. Les rabais s’appliquent tant aux workloads mis en service pour un an que pour trois ans. A noter que tous ces nouveaux tarifs s’appliquent automatiquement aux applications déjà présentes sur AWS, comme le rappelle le cyberlibraire dans un billet de blog.

Chez AWS, l’instance la plus basique  (m3.medium) avec un cœur, 3,75 Go de mémoire (et Linux) coûte, elle, 0,070 dollar de l’heure. Exactement le prix d’une instance similaire chez Google. Attention toutefois : les prix sont plus élevés quand on choisit un datacenter européen chez AWS (en l’occurrence en Irlande). Notre instance d’entrée de gamme est alors facturée 0,077 dollar de l’heure. De nouveau, c’est exactement le tarif proposé par Google un peu plus tôt dans la semaine !

Mais c’est sur les tarifs du stockage que les rabais proposés par AWS sont les plus impressionnants. Logique puisque c’est aussi là que Google se montre le plus agressif. Pour des capacités comprises entre 1 et 50 To, le stockage d’un Go revient désormais à 0,0295 dollar par mois, une réduction de plus de 60 %, annonce AWS. Si les réductions sont massives, elles se révèlent toutefois insuffisantes pour s’aligner sur les tarifs de Google, qui propose un prix unique : 0,026 dollars par mois quelle que soit la quantité de données stockée. Le signe qu’il n’est peut-être plus si évident pour AWS de faire la course en tête sur le prix du Cloud.

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