Progress Exchange : le cloud Pacific et le mobile pour OpenEdge

Deux annonces majeures pour Progress, la release 11.2 de Pacific, qui porte OpenEdge dans le cloud, et l’ouverture à la mobilité avec OpenEdge Mobile.

En direct de Boston – Co-fondateur de DataDirect, société acquise par Progress en 2003, John Goodson est désormais le CPO (Chief Product Officer) de l’éditeur, plus spécialement en charge de Pacific. Justement, qu’est-ce que Pacific ? « Cela dépend de ce que vous voulez en faire… », nous a-t-il lancé avec malice, avant d’affirmer que « Pacific est une extension pour amener OpenEdge dans le cloud ».

L’objectif de Progress Pacific, qui s’annonce à l’occasion d’Exchange dans sa release 11.2, est de permettre de construire plus rapidement des applications en se connectant à une plateforme cloud de gestion des services. Cette plateforme peut se décliner en mode on-premise, ce qui correspond à 85 % des déploiements de Progeress OpenEdge, ou être hébergée dans un cloud public ou privé. Pacific se présente comme un PaaS (Platform as a Service) de développement et de déploiement rapide d’applications.

Le PaaS Pacific

Concrètement, Progress Pacific est l’association de la plateforme de développement OpenEdge – avec sa base de données devenue multi-tenant, ses langages (Javascript aujourd’hui et ABL, le langage 4GL maison en 2014), et son moteur de BPM -, avec le moteur de règles business Corticon, RollBase pour les interfaces et templates, et surtout l’enrichissement de DataDirect pour l’intégration, qu’elle soit on-premise, No-SQL, SaaS, big data, ou encore des réseaux sociaux.

John Goodson, CPO de Progress
John Goodson, Chief Product Officer de Progress.

Selon John Goodson, Pacific est donc un PaaS pour « le développement rapide, avec une interface moderne pour créer des prototypes. Et piloté par la donnée. Une problématique provient de la source unique des données dans l’entreprise. Pacific permet d’accéder à tout type de donnée, ERP, CRM, data warehouse, etc., dans des environnements où la source des données change en permanence. Et en standards ouverts, pour faire face à une concurrence qui exploite ses propres outils sur ses propres plateformes. »

Nous resterons prudents quant à ces affirmations. Progress a encore du chemin à parcourir avant que son interface, héritière du mode caractère, n’atteigne le ‘sexy’ de ses concurrentes modernes. Le pilotage par la donnée annoncé nous a semblé n’être qu’un premier pas vers le Big Data, la stratégie du groupe reste à définir sur ce plan. John Goodson a très (trop!) rapidement évoqué le devenir de Pacific vers une plateforme analytique unique qui « embrasse le big data, supporte le No-SQL et offre plus de connexions au cloud avec des mécanismes sécurisés ». Quant aux standards ouverts… rappelons que les technologies de Progress restent propriétaires.

Créer une logique business

Pou créer une application, Progress propose trois voies : la traditionnelle (historique) avec son langage ABL, la générique avec le langage JavaScript, et l’innovante avec ses règles business en provenance de Corticon. RollBase apporte la couche des templates. Quant au déploiement sur ‘tous’ les systèmes, il est assuré par DataDirect.

Et OpenEdge ? Face à un public principalement acquis à l’outil de développement, John Goodson s’est fait rassurant : « OpenEdge, c’est la puissance qui vient au cloud ! Nous avons consacré plus de R&D à OpenEdge que les années précédentes, en particulier pour rendre plus simple l’exécution du code ABL. Et les actifs OpenEdge peuvent être consommés par les autres modules. »

OpenEdge Mobile

Issu de la R&D du groupe, OpenEdge Mobile est certainement le module le plus attendu par l’écosystème Progress. Cette plateforme de développement on-premise dédiée aux environnements mobiles intègre Progress Developper Studio. Elle dispose d’un module Publish Web Server pour la publication des services et apps mobiles. D’un module Build Apps Server pour la consolidation des services mobiles. D’un module Configure pour les connexions RDBMS aux bases de données. D’un module Lauch HTML5 pour le run des tests des applications mobiles. Et d’émulateurs pour les tests.

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L’annonce est opportune, l’intégration des mobiles dans les stratégies de développement d’applications est devenue incontournable. Elle commençait à manquer singulièrement aux éditeurs qui travaillent sur la plateforme Progress. Et OpenEdge Mobile « bénéficie d’une roadmap forte pour la prochaine année, avec des mises en disponibilité régulières ».

Progress Easyl

La dernière nouveauté annoncée par John Goodson, pour intéressante qu’elle est certainement, n’a cependant pas semblé soulever beaucoup d’enthousiasme… pour une population qui s’attendait à voir apparaitre le Big Data et non pas à simplement l’évoquer ! Développement organique, Progress Easyl est un outil d’intégration des données et de collaboration en libre service. Il permet de disposer d’une vue à 360° de l’activité de l’entreprise extraite de multiples applications. En fait, il profite des connecteurs fournis par OpenEdge pour éviter d’extraire manuellement les données avant de les consolider dans Access, analyser dans un tableau Excel, et partager.

Easyl se présente donc comme un succédané d’accès à la BI ou au Big Data, utile mais aux ambitions réduites. L’outil part d’une liste de contacts e-mail, consolide les informations, offre un preview et personnalise un rapport, avec une interface sur le modèle Excel, publie de nouveau sur le modèle Excel, partage, et assure la connexion aux outils de BI directement dans le datamart. Autant le dire tout de suite, nous attendrons la révélation par Progress de sa stratégie analytique. Sous le manteau, il nous a été affirmé que ce sera pour le prochain Progress Exchange, en 2014.


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