Progress Software : après les rachats, les enjeux de 2006

L’éditeur attaque divers marchés : bases de données, plate-forme applicative, ESB, BPM et BAM

Didier Mamma, dg France et Europe du Sud chez Progress Software résume ainsi le positionnement de son entreprise:  »

Proposer des interfaces permettant de développer rapidement des systèmes d’information orientés services. » « Nous disposons désormais de toute la palette pour que l’utilisateur puisse y parvenir : base de données (développement, déploiement, administration, etc.), mise en ?uvre des infrastructures, déploiement et orchestration des services Web, architecture orientée événement, et intégration des processus métier dynamique avec supervision en temps réel des processus » Une série de rachats menée tambour battant Pour accentuer ce positionnement, l’éditeur a multiplié les acquisitions depuis quelques mois. Le 14 janvier dernier, il bouclait le rachat de Neon Systems, fournisseur de logiciels spécialisés en accès aux données (SQL via ODBC et JDBC) et aux applications ‘mainframes’, sur des d’architectures orientées Services. C’est là une valeur ajoutée importante pour le spécialiste des bases de données proposant la plate-forme applicative Opendesk. Cette opération complétait la reprise en mai 2005 d’Apama et de ces outils de pilotage d’applications par événements, favorisant les prises de décisions. Désormais, Progress dispose d’une solution ESB (Entreprise service bus) autour de son offre Sonic. Plus récemment, on a retenu l’acquisition d’Actional en janvier 2006, fournisseur majeur de logiciels WSM (Web Services Management) pour la visibilité et la gouvernance des systèmes informatiques distribués au sein d’une architecture SOA (Service-Oriented Architecture). Une autre extension fondamentale pour Sonic Software. « Les solutions de gouvernance et de visibilité SOA d’Actional garantissent un alignement optimal entre l’infrastructure informatique et l’activité de l’entreprise« , souligne Didier Mamma. L’open source : même pas peur ! Au-delà de sa base de données, l’éditeur propose sa plate-forme applicative Open-Edge avec un accès natif vers les bases de données du marché, sous Unix, Linux ou Windows. La dernière version de cette solution (10.1) intègre un environnement de développement conforme à Eclipse, standard Open Source pour le développement d’applications. « L »Open Source’ n’est pas un danger, mais un stimulant. Il ne pourra prendre le pas sur un éditeur que si ce dernier n’apporte pas de réelle valeur ajoutée avec sa solution« , explique Didier Mamma. Trois défis majeurs pour 2006 Sur ce secteur très concurrentiel, face aux géants comme IBM, BEA, Microsoft, ou encore JBoss, Progress devra jouer des coudes pour se faire une place. Didier Mamma reconnaît que plusieurs défis jalonneront l’année 2006 : « Nous disposons d’une forte culture technologique. Toutefois, nous devons améliorer notre marketing pour démontrer aux entreprises notre expertise et notre avance technologique, face à des concurrents, comme IBM ou BEA. Ainsi, nos multiples références de projets ESB(Enterprise service bus)en production (de réels projets ESB !) nous permettent d’afficher un savoir-faire accru dans le déploiement de ces architectures. J’estime notre avance technologique actuelle à environ 18 mois ! » Parmi les enjeux liés à cet objectif, Progress devra densifier son réseau de partenaires. Néanmoins, intégrateurs et SSII sont déjà fortement sollicités par tous les éditeurs. « Certes, ces acteurs sont déjà formés aux technologies IBM et BEA. C’est pourquoi nous devrons leur prouver la valeur ajoutée de nos solutions, et plus particulièrement celle de Sonic. Ce défi stratégique sera une de nos priorités en 2006« , lance Didier Mamma. Avec l’acquisition d’Actional et de Néon, Progress est à même de se positionner fortement sur le marché du développement et de l’administration des architectures orientée services (SOA). « Nos clients bénéficieront du couplage avec nos outils de BPM[modélisation des processus métier de l’entreprise] et de BAM[Business Activity Monitoring : suivi de l’exécution et des performances des processus métier], issus de l’acquisition de Panama. Ces logiciels autorisent un monitoring en temps réel et non a posteriori, afin de détecter d’éventuelles anomalies. Des actions correctives automatiques peuvent même être définies« , détaille Didier Mamma. L’éditeur mise donc sur la tendance forte des entreprises qui vise à aligner le système d’information sur la stratégie de la société. Cette aspiration se traduira-t-elle dans les faits ? En effet, les dirigeants semblent encore trop souvent considérer l’investissement informatique comme une charge à réduire, plutôt que comme un investissement stratégique à moyen terme. De belles batailles en perspectives face à des ténors bien installés, sans oublier Microsoft. De plus, il serait imprudent d’écarter trop rapidement l’alternative l’Open source. En effet, l’exagération outrancière du phénomène ne devrait pas amener à sous-estimer des technologies stimulant la recherche et le développement. Enfin, certains acteurs, dans la lignée de JBoss ou de Red Hat, pourraient modifier non seulement les pratiques, mais aussi les modèles économiques du secteur. À suivre?