Projet SAP : Stallergenes reste enrhumé

Une reprise, mais seulement partielle. Deux mois et demi après la suspension de sa production sur décision de la police sanitaire, le laboratoire Stallergenes n’est pas encore totalement sorti des affres où l’a plongé la mise en œuvre mal maîtrisée de son nouveau système d’information.

Stallergenes sorti d’affaire ? Pas encore totalement, même si le laboratoire voit le bout du tunnel. Rappelons que, début décembre 2015, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) avait pointé des erreurs de délivrance dans les produits destinés aux allergiques « après la mise en place d’un nouveau système informatique » en août dernier. Mettant à l’arrêt l’usine de l’entreprise située à Antony (92). Officiellement, dans un mail échangé avec la rédaction, le laboratoire explique « poursuivre sa collaboration avec l’ANSM en vue de reprendre la production et la distribution des produits APSI (traitements personnalisés des allergies respiratoires, NDLR), fabriqués sur le site d’Antony ».

Car, pour l’heure, comme l’indique un communiqué de l’ANSM datant du 5 février, la levée de la suspension d’activité de Stallergenes, suite à une nouvelle inspection de l’administration entre le 11 et le 15 janvier dernier, n’est que « partielle » et ne concerne qu’une demi-douzaine de produits. Dans son avis, l’administration note que, pour ces produits, les « actions requises » ont été mises en œuvre, en particulier la « validation complète du système informatisé gérant les différentes étapes du processus de fabrication et de distribution des spécialités pharmaceutiques ».

Ce feu vert ne concerne pas les préparations anti-allergiques conçues pour un individu en particulier et envoyées directement à son domicile. Celles-là même qui expliquent le volume de références que gère le laboratoire d’Antony (plus de 80 000) et qui seraient à l’origine des difficultés rencontrées avec le nouveau système d’information, selon nos confrères de l’Usine Nouvelle.

L’ANSM veut plus de garanties

Pour ces APSI, l’Agence explique que Stallergenes doit encore « démontrer la remise en conformité aux référentiels opposables pour parvenir à lever la suspension en cours ». Autrement dit, le respect des contraintes réglementaires par le nouveau système d’information, bâti autour des technologies SAP, reste à prouver.

Ce sont bien ces questions de conformité qui avaient poussé l’ANSM à prendre la décision radicale d’arrêt de la production, le 2 décembre dernier. Dans ses avis, l’autorité administrative pointait alors un système d’information n’ayant pas fait l’objet d’une « validation complète ». Et même des essais du système qui s’étaient révélés « non conformes » sans que ces résultats n’empêchent Stallergenes de mettre en production son nouvel SI,  gérant les différentes étapes de la fabrication, la distribution des médicaments et le processus de préparation et délivrance des allergènes.

Réparation du SI ? Top secret !

Dans son courriel à la rédaction, Stallergenes assure avoir réalisé « de très importants progrès dans la résolution des problèmes qui avaient généré certaines perturbations opérationnelles dans la livraison de nos traitements ». Le laboratoire assure même plus loin que « ces perturbations sont maintenant résolues ». Sans plus de précisions.

Interrogé par la rédaction de Silicon.fr sur les travaux menés sur son système d’information afin de le mettre en conformité, le laboratoire, qui emploie plus de 1 000 personnes dans le monde, écrit : « pour des raisons concurrentielles, il ne nous est pas possible de détailler davantage les améliorations apportées dans l’implémentation de notre système informatique ». Défense de rire.

Dans nos colonnes, en décembre dernier, SAP rappelait que sa solution Hana, au centre du nouveau SI de Stallergenes, est déjà « parfaitement opérationnelle au sein d’autres entreprises du même secteur d’activité ». Par ailleurs, comme le racontaient nos confrères de l’Usine Nouvelle à la mi-janvier, l’arrêt de la production chez Stallergenes a largement laissé le champ libre à un de ses concurrents, le Danois ALK. Ironie de l’histoire, ALK a migré sur SAP… en 2011.

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