Psion veut être le champion des PDA industriels

Le fabricant lance un nouveau terminal, l’iKôn et prend également position dans les solutions de contrôle et d’identification avec Sagem

Depuis le rachat en 2000 de Telkogix, le mythique Psion confirme son orientation vers le marché professionnel et industriel, un marché moins concurrentiel que celui des PDA grand public où la rentabilité est plus importante. Un choix logique, puisque Psion était distancé depuis longtemps par RIM, HTC ou encore Palm. Le constructeur a ainsi lancé des terminaux durcis (gamme Workabout Pro) dont un modèle a notamment été choisi par la SNCF pour ses contrôleurs (projet Accelio, 10.000 agents équipés).

Psion s’est également spécialisé dans le marché de la logistique avec un terminal doué de reconnaissance vocale qui permet aux spécialistes de travailler les mains libres. Grâce à un partenariat avec Vocollect (le leader de la technologie vocale), le fabricant a mis au point le Wokabout Speech (composé d’un PDA durci doté de lecteurs optiques et RFID, d’un casque-micro et du système de Vocollect) utilisé notamment par Carrefour ou Système U.

Aujourd’hui, le fabricant britannique continue à tracer ce sillon et lance iKôn, le dernier né de sa gamme. Ce terminal durci (résistant à la poussière et à une chute de 1,5 mètres) combine les spécificités qui font le succès des modèles grand public: 3G, Wi-Fi, Bluettoth, GPS, appareil photo et des fonctions industrielles aujourd’hui recherchées comme la lecture de codes-barres, scanner, imageur, le tout sous Windows Mobile 5.0, 6.0 ou CE .Net 5. Il est destiné aux travailleurs nomades, aux spécialistes de la maintenance, du transport ou de la logistique.

Ce lancement était donc l’occasion de faire un point sur l’entreprise avec le directeur général France de Psion, Thierry Beclin.

Quelle est la part de marché de Psion, son nombre d’utilisateurs, ses performances financières ?

En 2006, nous comptions 4 millions d’utilisateurs de nos produits. Mais nous ne pouvons pas fournir une part de marché exacte… Nous avons réalisé un chiffre d’affaires annuel de 55 millions d’euros, 70% de l’activité vient de la logistique. L’objectif est d’équilibrer cette activité avec la mobilité d’entreprise. Outre le contrat signé avec la SNCF, le déploiement s’est terminé en avril dernier, nous venons de signer un important contrat avec un spécialiste du contrôle technique automobile avec un déploiement de 1.600 Workabout Pro.

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A quelles attentes avez-vous tenté de répondre avec ce nouveau PDA ?

L’Industrie a en effet des demandes particulières. L’iKôn met d’abord l’accent sur la modularité et le flexibilité. Nous proposons ainsi trois types de clavier, trois systèmes d’exploitation différents, quatre systèmes radio, des lecteurs industriels différents. Tout est modulable afin de coller le mieux possible aux attentes d’une entreprise. Par ailleurs, nous avons mis l’accent sur le design, notamment avec l’écran le plus grand du marché (full VGA de 3,7 pouces).

Le marché des PDA est très florissant et les entreprises sont tentées de se tourner vers des solutions grand public adaptées à leurs besoin. Comment parvenez-vous à vous démarquer ?

La tentation a en effet existé mais les choses ont changé. Les DSI savent désormais faire la part des choses, notamment lorsqu’il s’agit de projets de mobilité complexes ou dans l’application critiques. Certains ont essuyé les plâtres avec des terminaux grand public. Ils s’en mordent aujourd’hui les doigts. L’Industrie exige des terminaux durcis, souhaite que leurs fournisseurs s’engagent, notamment au niveau de la maintenance. Ces exigences sont désormais très fortes et les fabricants grand public ne peuvent y répondre.

Vous évoquez l’importance des applications métiers, pourtant vous ne les implémenter pas dans les terminaux.

Ce n’est pas notre vocation en effet, le client travaille avec un intégrateur. Pour autant, nous développons le support logiciel et hardware.

Vous vous lancez dans le contrôle et l’identification avec Morphocheck. De quoi s’agit-il ?

Nous nous sommes associé avec le leader de la sécurité, Sagem. Ce dernier recherchait un partenaire pour ses marchés gouvernementaux: lecture de documents électroniques comme les passeports biométriques, contrôle d’accès, données biométriques, contactless… Nous avons donc mis au point avec eux une version adaptée du Workabout Pro, l’ensemble de la solution est baptisé Morocheck. Le terminal est ainsi capable de lire en mobilité n’importe quel type de données techniques sécurisées. Sagem a apporté la brique applications et biométrie, Psion, l’intégration hardware. D’autres partenaires participent également au projet.

Douanes, autorités aéroportuaires sont donc les premiers visés ?

Le besoin est de plus en plus important en terme de contrôles mobiles, dans les zones sensibles mais aussi dans les trains, les bateaux. Le marché du contrôle mobile devrait selon nous dépasser celui du fixe à très court terme. Par ailleurs, déjà 35 pays ont adopté le passeport électronique, nous pensons que le ‘time to market’ est parfait pour ce lancement même si les objectifs sont encore très difficiles à évaluer. Les projets seront peu nombreux mais importants en volume.