PTC prend le virage du Cloud et de l’Internet des objets

Le spécialiste du PLM termine l’année par des résultats en croissance. PTC oriente maintenant sa stratégie vers l’adoption du modèle SaaS et anticipe les besoins de ses clients sur l’Internet des objets.

Paul Grenet, vice-président de PTC pour la zone EMEA, a le sourire en cette fin d’année. Les résultats du spécialiste du PLM (Product Lifecycle Management) sont en hausse pour l’exercice fiscal 2103-2014 clos le 30 septembre. Le chiffre d’affaires progresse de 5% pour atteindre 1,6 milliard de dollars. Sur le 4e trimestre, les ventes de licences sont en augmentation de 7% à 113 millions de dollars et les différentes zones progressent de 28% en Europe, 14% en Amérique et 7% au Japon. Seul le Pacifique chute de 29%. La France a suivi cette tendance haussière, nous explique Paul Grenet. «  La croissance est forte environ 30% avec des contrats importants avec des grands groupes qui ont anticipé un retour aux investissements. »

Fort de ses résultats et malgré un climat économique dans certaines zones moins favorable, PTC renforce sa stratégie autour de deux axes. Le premier est de prendre le virage du Cloud et plus exactement le modèle SaaS. Pour Paul Grenet, cette orientation nécessite la mise en place de deux éléments : « Un modèle de souscription intégrant la maintenance avec des contrats garantissant des SLA et la ‘cloudification’ progressive de l’ensemble de nos solutions. » Il précise que « la totalité des acquisitions que nous avons réalisé intègrent ce modèle SaaS et ce système d’abonnement à l’usage ». Pour autant, le dirigeant reste pragmatique sur la généralisation des solutions en version Cloud. « Nous travaillons sur les habitudes et les évolutions des achats par industrie et par géographie. Certains vont aller plus vite où le modèle SaaS est plus adapté comme le Moyen-Orient et en Afrique par exemple. » Il pense que des « solutions hybrides vont coexister avec une combinaison de solutions on premise et Cloud selon les cas d’usage ».

Se focaliser sur l’objet dans l’IoT

L’autre grand axe de stratégie pour PTC est l’Internet des objets, en rappelant que PTC se focalise d’abord sur « l’objet ». « Il s’agit d’un sujet majeur, une des évolutions technologiques qui vont impacter les économies mondiales. Pour les fabricants d’équipements, cette révolution va commencer par la croissance du business des services autour de la performance des objets, via SLM (Service Lifecycle Management). L’ensemble des paramètres surveillés permettra d’anticiper l’apparition de problème », analyse Paul Grenet. Et les enjeux sont bien réels, il cite l’exemple d’un scanner médical qui, via des capteurs, pourraient résoudre des pannes et éviter que du personnel non technique touche à l’appareil. L’éditeur a donc profité de 2014 pour étoffer son catalogue de produit en réalisant deux acquisitions importantes : ThingWorx (plateforme Cloud de développement et d’exécution d’applications pour l’IoT à destination des industriels); et Axeda ( dont la solution Machine Cloud et qui comprend du machine-to-machine (M2M), un service de connectivité pour l’Internet des objets, des agents logiciels et des outils permettant aux entreprises de connecter leurs produits au Cloud en utilisant virtuellement n’importe quels canaux de communication).

La prise en compte de l’IoT va impliquer à terme un besoin de convergence entre les solutions de PTC ou au moins un dialogue entre elles. « Si on prend le cas des prototypes en CAO, les informations des capteurs vont optimiser les aller-retour et les tests vont s’automatiser pour la simulation. Cette base de connaissance sera disponible pour la partie PLM connected pour travailler sur la qualité du produit. Pareil pour la partie SLM connected avec un focus sur les codes d’erreur et leur traitement », précise le responsable.

Indissociable de l’Internet des objets, le Big Data est un élément important. Paul Grenet avoue que PTC « dispose de quelques outils » mais va travailler sur ce sujet dans les prochains mois. Une acquisition en vue ? Le dirigeant ne nous donne aucune indication sur ce sujet. Il préfère évoquer la redistribution des cartes entre DSI et métier avec l’IoT. « L’IT devrait reprendre la main sur la composante logicielle qui est de plus en plus présente sur les équipements. Les DSI vont se repositionner au cœur du business. »

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