La publicité alourdit le trafic web d’un tiers

Le poids de la publicité sur le trafic web n’est pas négligeable. La pub compte pour 25 % des données transmises ; 40 % dans le cadre de vidéos.

Dans sa dernière étude, Cisco estime que d’ici 2019 le trafic IP mondial devrait être constitué à 80 % par des flux vidéo. Voir à ce propos notre article « Le trafic IP mondial va tripler d’ici 2019, prédit Cisco ».

Toutefois, un autre usage alourdit le poids des transferts sur la Toile : la publicité. L’Université Simon Fraser de Colombie-Britannique (au Canada) a voulu faire le point sur cette pratique et son impact. À cet effet, elle a mis en place deux groupes d’ordinateurs : l’un pourvu du logiciel de blocage des publicités Adblock Plus et l’autre dépourvu d’un tel composant.

Sur une session de surf classique, le gain en bande passante se fixe à 25 %. L’impact de la publicité sur la consommation de bande passante – élément critique dans le cadre d’une connexion mobile – est donc particulièrement important.

Et ce chiffre grimpe encore dans le cadre de lecture de vidéos. Le blocage des publicités et bandes-annonces a ainsi permis de réduire le volume de bande passante consommée de 40 %. Voilà qui reste logique, les vidéos postées sur la Toile étant en général de courte durée, plus parfois que les annonces les précédant.

Des impacts importants pour les entreprises

« Ces résultats ont des conséquences importantes non seulement pour les universités, mais aussi pour tous les utilisateurs d’entreprise ayant de grands besoins en matière de volume de données, explique l’université. Les utilisateurs des universités et des entreprises reposent tous deux à la fois sur un réseau interne, mais aussi sur des réseaux de commodité pour les connecter au Web. Par conséquent, la diminution de l’utilisation de data sur le réseau peut potentiellement générer des économies substantielles sur plusieurs fronts. »

Le premier est une réduction des coûts d’infrastructure internes, qui s’accompagnera aussi d’une réduction des coûts de maintenance, voire de personnel. Les coûts d’accès à Internet pourront également être diminués. Ce point ne touchera toutefois que les entreprises utilisant des lignes dédiées ou de la connectivité de type 3G/4G, à l’enveloppe data limitée. Dernier point, la plus faible demande en bande passante limite les besoins en énergie.

Adblock, un réflexe vert ?

Précisons ce dernier argument. Une demande en bande passante plus faible permet de réduire la complexité du réseau et des routeurs, ce qui peut avoir un impact sur la consommation électrique du réseau interne à une entreprise.

Mais ce n’est pas tout. SecTheory a mené une étude en 2008 montrant que le blocage des publicités permettait de réduire la consommation électrique des postes de travail. Certes, la société bloquait aussi le code JavaScript et les greffons, mais l’impact dû au chargement d’une page web plus lourde reste évident.

Les mauvaises langues argueront aussi que le blocage des publicités allégera la charge des serveurs des annonceurs. La charge appliquée aux serveurs web et à l’architecture d’Internet sont deux éléments particulièrement significatifs, quoique très difficiles à mesurer. Greenpeace estimait en 2013 que 2 % de l’énergie mondiale était avalée par les datacenters.

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