Qualcomm renchérit pour mettre la main sur NXP

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Qualcomm a trouvé un terrain d’entente avec les actionnaires de NXP pour faire entrer dans son escarcelle le fabricant de puces néerlandais.

Qualcomm a conclu un accord définitif pour mettre la main sur NXP, peut-on lire dans un communiqué de presse émanant de la firme californienne.

A cet effet, le fabricant des SoC (System on Chip) Snapdragon a consenti à hausser le prix par action à 127,50 dollars, contre 110 dollars précédemment. La transaction passe ainsi de 39 milliards de dollars à 44 milliards de dollars.

En filigrane, c’est un accord avec neuf actionnaires de NXP, qui détiennent collectivement plus de 28% des actions de la firme hollandaise, qui a permet d’aboutir à un consensus. Parmi ces actionnaires, il y a en particulier les fonds Elliott Advisors et Soroban Capital Partners, qui avaient mené l’opposition à la transaction. Ils avaient en effet mené la fronde contre Qualcomm pour que le fabricant de puces revoit son offre à la hausse.

Cet accord modifié a été approuvé par les conseils d’administration de NXP et de Qualcomm. Il est également entendu que l’acquisition de NXP par Qualcomm est adossée à la condition que ce dernier fasse l’acquisition de 70% des actions de NXP (contre 80% auparavant).

Broadcom a déjà réagi suite à cette offre modifiée de Qualcomm. Le fabricant de puces déclare évaluer les options dans le cadre de son offre d’achat de Qualcomm et estime également que ce nouveau deal est bien supérieur à ce que Qualcomm qualifie de « complet et équitable ».

On peut en effet y voir un véritable pied de nez de Qualcomm à Broadcom qui avait rejeté l’offre de 121 milliards de ce dernier.

La discussion restait toutefois ouverte après ce rejet. En effet, il y a de cela moins d’une semaine, les dirigeants de Broadcom et de Qualcomm se sont rencontrés pour la première fois en face à face pour discuter des différentes options. Qualcomm a qualifié la réunion de constructive mais a réitéré qu’elle émettait toujours des inquiétudes quand au prix et aux risques réglementaires.

C’est un véritable mano a mano auquel se livre les deux groupes. Pour faire pression, Broadcom a proposé 6 candidats à l’assemblée générale des actionnaires de Qualcomm qui aura lieu le 6 mars prochain pour remplacer la majorité des onze membres du conseil d’administration de la société. La perspective de cette assemblée générale des actionnaires de Qualcomm pourrait ainsi lui permettre d’accentuer son influence, en collaboration avec le fonds Silver Lake (connu pour avoir aidé Dell à sortir de la Bourse avant son rapprochement avec EMC).

Toutefois, pour le Dr. Paul E. Jacobs, président du conseil d’administration de Qualcomm, « NXP est simplement une acquisition hautement stratégique et attrayante pour Qualcomm qui améliore la valeur de nos technologies 5G de pointe ». Il s’agirait donc d’un investissement stratégique pour un positionnement dans la 5G. Et d’ajouter que « l’accord révisé apporte une certitude aux actionnaires de Qualcomm et de NXP ».

Qualcomm avait par ailleurs initié l’acquisition de NXP dès octobre 2016, soit bien avant que Broadcom ne propose d’acquérir Qualcomm. En effet, localisé à Singapour ainsi qu’à San Jose, Broadcom, du nom d’un groupe technologique disposant d’un portefeuille plutôt large de composants (réseaux, mobilité…), avait créé la surprise en novembre 2017 avec une méga-opération de consolidation dans le secteur des semi-conducteurs. Le 6 novembre, la firme lançait en effet une OPA de 103 milliards de dollars (ou 130 milliards de dollars, dette incluse) sur Qualcomm.

Toujours est-il que cette nouvelle offre pour l’acquisition de NXP met une pression supplémentaire sur les épaules du groupe dirigé par Hock Tan qui devra soit abandonner sa volonté d’acquérir Qualcomm, soit revoir à nouveau son offre à la hausse.

(Crédit photo : @Qualcomm)