Quel avenir pour Alcatel Submarine Networks ?

Alcatel Submarine Networks, la filiale câblier d’Alcatel-Lucent, est exclue de l’acquisition de l’entreprise par Nokia. Reste à définir les modalités de cette indépendance.

Si, au terme des négociations, Nokia a finalement décidé d’acquérir l’ensemble des activités d’Alcatel-Lucent (par offre public d’échange pour l’équivalent de 15,6 milliards d’euros), et pas uniquement la partie mobile, le sort de la filiale Alcatel Submarine Networks (ASN) reste en suspens. L’entreprise finlandaise n’ayant visiblement pas souhaité l’ajouter au panier.

ASN s’applique à fabriquer, déployer et assurer la maintenance des câbles de communication au fond des océans. Depuis sa création au milieu du 19e siècle, ASN a déployé plus de 575 000 km de câble (330 000 toujours sous maintenance) dont 25 000 km de fibres optiques. La filiale dispose d’unités de fabrication à Calais (avec une capacité de production de 45 000 km de câble par an) et en Italie (à Trieste, pour les tests notamment) et d’une flotte de 7 navires. Une activité stratégique pour la construction de l’architecture de télécommunication dans le monde.

Entrée en Bourse ou distribution du capital

La filiale câble de l’équipementier français pourrait prendre son indépendance à travers une entrée en Bourse. Un scénario déjà envisagé lors de la présentation des résultats du groupe au deuxième trimestre 2014 où Michel Combes évoquait ce projet pour le premier trimestre 2015. Il n’en a finalement rien été à ce jour mais le directeur général d’Alcatel-Lucent a confirmé la volonté du groupe de mettre en œuvre l’indépendance de l’activité de câbles sous-marins lors de l’annonce de la fusion avec Nokia. ASN, qui est « le numéro un mondial de la construction, de la pose et de la maintenance de câbles sous-marins [a] vocation à poursuivre son projet à l’extérieur de Nokia ». Il restera à en voir les modalités qui permettront à l’activité de « poursuivre son développement et saisir des opportunités qui d’ailleurs vont au-delà du secteur des télécommunications ».

Une distribution du capital aux actionnaires pourrait également être envisagée. Sous le regard attentif du gouvernement français qui a régulièrement considérée l’activité de pose et maintenance de liaisons de communication transocéaniques comme stratégiques, tant sous l’angle économique qu’en matière de sécurité à l’heure où les députés valident la loi sur la surveillance généralisé d’Internet.


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crédit photo : Alcatel-Lucent