QuitFacebookDay: moins de 30 000 membres quittent Facebook

A peine 30 000 membres de Facebook ont adhéré à l’initiative de QuitFacebookDay. Une goutelette dans le ras-de-marée des 400 millions de membres en forme d’avertissement pour le réseau social.

Alors, ça y est ? Mission accomplie pour plus de 30 000 ex-membres de Facebook ? Ils ont quitté le réseau social en partie grâce à QuitFacebookDay ce 31 mai? Ben, on n’en est pas si sûr en fait…

Après des semaines d’existence, Quitfacebookday, le site des canadiens Matthew Milan et Joseph Dee sur lequel on s’inscrit pour quitter Facebook, est en effet encore en activité à 15h30 ce 1er juin. En activité, cela signifie que l’on peut encore s’inscrire pour quitter Facebook le 31 mai (ou on peut aussi le faire tout seul comme un grand).

La cause du suicide : des paramètres de confidentialité difficiles à configurer

Malgré la limite de date, le site est resté actif. Plusieurs possibilités s’offrent donc à nous. Petit 1), face à l’engouement de ce lâcher prise collectif, peut-être que les créateurs du site ont décidé de le laisser en accès libre sans projet derrière. Petit 2), peut-être que les initiateurs de suicide de comptes Facebook n’y font déjà plus attention et laisse le site voguer face à sa destinée. Petit 3) Peut-être que ce n’est qu’une question d’heures.

Bien sûr, on peut regretter que le site ne se soit pas couvert de confettis en signe de victoire (?) et n’aie définitivement fermé. Mais, on peut tout de même reconnaître que 30 000 personnes qui ferment leur compte d’un réseau social le même jour et pour les mêmes raisons (paramètres de confidentialité difficiles à configurer entre autres), cela représente quelque chose sur la Toile. Un mini mouvement de protestation au moins, en dépit des efforts du fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg.

Ridicule « technophobie » ou ras-le-bol collectif assumé ?

Certes, on aura du mal à nier que le fait de s’inscrire (et de diffuser encore un peu plus sa si chère adresse mail) à un site pour « se désinscrire » de Facebook est un peu paradoxal, mais d’un autre côté, il suit la logique facebookienne, celle de la communauté, du groupe, du «j’aime, j’aime pas», et du «j’aime plus». Le site dispose d’ailleurs d’ une page sur le puissant réseau social, un cheval de Troyes à l’échelle de Facebook en somme.

Quant à parler de « flop » comme le fait Le Parisien qui ironise sur « la technophobie [des membres de Facebook qui] vire au ridicule », d’autres préfèrent souligner l’initiative collective qui sauve les membres addict au réseau. Car, pour certains, « s’en séparer, c’est aussi difficile que d’arrêter de fumer ».

Plus sérieusement, il faut surtout y voir le ras-le-bol d’internautes qui ne mesurent pas toujours ce que «les petites écritures du contrat qu’ils [avaient] signé avec le premier réseau social mondial » représentent. Petit rappel soit dit en passant, selon les informations de l’éditeur de sécurité Sophos diffusées le 21 mai, « 60% des membres de Facebook envisagent de se désinscrire pour des raisons de confidentialité ».

Et encore plus sérieusement, une autre étude, un peu plus généraliste, mais tout aussi révélatrice des réflexions du moment, révèle que 75% des Français ont « un niveau d’inquiétude élevé quant à l’utilisation de [leurs] données personnelles » sur le Web (Enquête TNS Sofres/Microsoft réalisée en avril 2010).

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