R&D: les batteries nanotubes se rechargent en quelques secondes

Des chercheurs du MIT ont ouvert une nouvelle voie pour la fabrication des batteries, en intégrant des millions de filaments nanotubes sur les électrodes reliés aux condensateurs

Le MIT (

Massachusetts Institute of Technology) a développé une nouvelle batterie qui peut être rechargée sans perte de performances des centaines de milliers de fois, et ce en quelques secondes seulement.

Joel Schindall, chercheur au MIT, et son équipe n’ont pas tenté de révolutionner la technologie des batteries mais se sont penchés sur l’amélioration des technologies plus anciennes.

Ainsi se sont-ils concentrés sur les condensateurs, une technologie inventée voici plus de 30 ans ! « Nous avons fait la connexion entre un vieux produit, le condensateur, et une nouvelle technologie, la nanotechnologie, pour emmener ce vieux produit sur une nouvelle voie« , a déclaré Joel Schindall à ScienceCentral News.

Les batteries rechargeables utilisent une réaction chimique pour produire de l’énergie. Mais comme le constatent les chercheurs du MIT, « le problème, c’est qu’après plusieurs charges et décharges, les batteries perdent de leur capacité. »

Si les condensateurs ont une vitesse de charge plus rapide et une durée de vie plus longue que les batteries classiques, leur capacité de stockage est proportionnelle à la surface des électrodes (qui est tout simplement trop petite), ce qui dans l’état actuel des batteries offre une capacité 25 fois plus réduite que leurs homologues !

Pour compenser cette faiblesse, les chercheurs du MIT ont recouvert les électrodes de millions de filaments appelés nanotubes, dont l’épaisseur est 30.000 fois plus fine que celle d’un cheveu humain. Les nanotubes augmentent la surface des électrodes, ce qui permet au condensateur de stocker plus d’énergie.

Les applications de cette technologie pourraient être multiples, et leur séduction immédiate? La perspective d’une charge en quelques secondes seulement (contre parfois quelques heures) et leur réutilisation quasi infinie (à l’échelle humaine) avec une capacité de recharge de plusieurs centaines de milliers de fois, en font un produit séduisant.

Leur utilisation par l’industrie pourrait bien révolutionner certains secteurs de l’électronique, et pas seulement les mobiles. Ainsi quelques tours de roue pourraient suffire à recharger la batterie d’une voiture, ce qui pourrait ouvrir des perspectives intéressantes pour les motorisations hybrides, voire pour le tout électrique?

La découverte du MIT vient rappeler qu’en deça de la recherche expérimentale il reste toujours la perspective d’optimiser des technologies qui ont déjà fait leurs preuves et conservent un fort potentiel, pour peu qu’on s’y intéresse.

Une découverte ‘écologique’

La découverte du MIT – dont les premiers prototypes devraient voir le jour dans quelques mois et qui pourrait trouver ses premières applications industrielles dans les cinq années à venir ? pourrait aussi avoir des répercussions écologiques.

Chaque année, des milliards de batteries sont vendues dans le monde, et une grande partie se retrouve dans la nature, sans être recyclée. C’est ainsi que des composés chimiques comme le cadmium viennent polluer notre environnement.

Rechargeable des centaines de milliers de fois, la batterie du MIT pourrait bien, si la technologie retient l’attention des industriels, réduire très sensiblement la pollution induite par les batteries en augmentant sensiblement leur durée de vie.