Réaction de SAS au rachat de SPSS par IBM_brouillon

Leader des applications analytiques, SAS est un observateur privilégié la BI. Marie-Claude Santon, directrice marketing et communication chez SAS, nous confie ses premières réactions. Ecueils éventuels : expertises métiers et réactivité sur des projets à missions courtes.

Quelle a été votre première réaction au rachat de SPSS par IBM ? Chez Sas, nous n’avons pas du tout été surpris. En tant que spécialistes de la BI, nous suivons et agissons quotidiennement sur ce marché. Or, SPSS s’est spécialisée sur le créneau particulier du scoring et du datamining, sans expansion réellement planifiée. De son côté, IBM ne disposait pas de solution d’analyse prédictive. C’est pourquoi cette acquisition est tout à fait logique. D’autant plus que SPSS dispose de fonction qui manquait à IBM dans sa solution Intelligent Miner peu complète. Ce rachat permet à IBM de racheter un logiciel, mais aussi les compétences associées.

Pourquoi IBM avait-elle besoin de SPSS en plus de Cognos ? Le cœur de l’offre de Cognos est une solution de Business Intelligence traditionnelle, qui est utile pour effectuer des analyses a posteriori, à base de rapports et de tableaux bords. Avec SPSS, l’analyse se projette dans le futur, afin de prévoir et d’anticiper. On regarde à travers le pare-brise et pas dans le rétroviseur. L’analyse prédictive utilise des fonctions de simulation, de scoring, et permet de découvrir des résultats insoupçonnés à travers des corrélations entre de multiples variables. Il s’agit de simuler, anticiper et mesurer l’impact a priori.

SPSS apporte aussi des compétences métier à IBM. C’est aussi un plus pour IGS [les consultants IBM] ? Avec SAS Business Analytics, nous sommes présents sur le scoring et le datamining depuis 10 ans. Dès l’origine nous avons développé des compétences à la fois métiers et sectorielles fortes. Car ces compétences sont indispensables. En effet, ces outils s’adressent à des professionnels et non à des informaticiens, même s’ils ont aussi leur rôle à jouer. IBM devra donc recruter des experts métiers et sectoriels en plus de ceux présents chez SPSS.

Si vous vous adressez à des professionnels de la grande distribution pour de l’analyse prédictive, il faut absolument disposer de consultants possédant des compétences sur le métier de la grande distribution. Et avant même les connaissances informatiques, sur la BI, ou de chef de projet. Sinon, comment discuter d’éventuelles corrélations entre diverses hypothèses sectorielles ? SPSS a effectivement développé quelques compétences verticales. Mais que fera IBM ? Aujourd’hui, Cognos est surtout vendu comme une plate-forme technologique.

Quel autre point pourrait handicaper IBM ? Les projets analytiques sont souvent des projets courts, pour lesquels les entreprises réclament des interventions ponctuelles de cinq à dix jours de consulting. Mais, outre les spécialistes à embaucher, IBM dispose-t-elle vraiment de l’organisation et de la flexibilité adéquate ? Parce que ces projets sont très éloignés des chantiers de type datawarehouse global d’entreprise, ou d’autres types de longs projets.