Rennes : la mairie parle dans la rue (en Bluetooth)

Dans la rue, les Rennais téléchargent des informations publiques sur leur téléphone portable, via bluethooth. Une expérimentation lourde d’enjeux pour la mairie Dans la rue, les Rennais téléchargent des informations publiques sur leur téléphone portable, via bluethooth. Une expérimentation lourde d%u2019enjeux pour la mairie

Les Rennais testent les services publics de la ville de demain, où la dimension numérique s’ajoute au territoire physique. La mairie de cette ville bretonne a mis en place un nouveau mode de diffusion d’informations, via téléphones mobiles, dans le cadre de l’expérimentation « BlueRennes » qui a démarré le 24 juillet, et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. L’opération est menée avec Selten, petite société implantée dans la région, spécialisée dans la téléphonie mobile et les solutions Bluetooth. L’entreprise fournit le socle technique et le matériel nécessaire, financé dans le cadre d’un appel à projet de la région.

Tester sur le terrain

Une dizaine de boîtiers ont été implantés différents endroits de la ville. Ils proposent aux porteurs d’un téléphone doté de bluethooth de télécharger des informations en relation avec le lieu où ils se trouvent. Exemple, dans un parking situé près de la rocade, un boîtier diffuse l’état du trafic sur cette route, réactualisé toutes les six minutes. Via une connexion 3G, le boîtier récupère le flux RSS de « Dor Breizh », un site d’informations pratiques au service des usagers de la route, financé par le secteur public. « Nous avons défini une chaîne de publication automatique. Le serveur va les chercher les flux, les concatène et les vocalise. Le résultat, ce sont des fichiers Mp3. Les boîtiers repèrent les connexions bluetooth à proximité et leur proposent le téléchargement »explique Richard Seltrecht, directeur de Selten. Le principe est le même pour les dix bornes. Seul change à chaque fois l’émetteur du flux, qui a été choisi en fonction de la localisation de la borne.

Le dispositif technique a nécessité des mises au point durant l’été. Exemple, configurer le logiciel Read Speaker de Voice Corp, pour que les « H. » contenus dans les textes deviennent « heure » à la lecture. Autre nécessité identifiée : réduire la taille des fichiers pour en permettre en téléchargement en moins de trente secondes. Pour la transmission, « Bluethoot est pour l’instant la seule technologie qui nous permet de proposer un service gratuit à un maximum d’utilisateurs . Mais nous allons tester d’autres solutions comme les tags 2D »explique par ailleurs Hugues Aubin, chargé de mission TIC à la mairie. Aujourd’hui, seuls les porteurs de Iphone restent privés d’information, l’appareil n’autorisant pas ces mises en relation.

Tester demain

Coté enjeux, « nous inventons pour pouvoir déployer une politique publique dans l’espace numérique du territoire, avant qu’il ne soit entièrement maillé par d’autres » résume Hugues Aubin. Et Bluerennes permet d’explorer les questions posées par ces nouvelles possibilités.« Nous allons en savoir plus sur l’éventuel rejet de l’envoi de messages via bluethoot, sur la pertinence des informations que l’on envoie, et sur où les envoyer »ajoute-t-il. Les pouvoirs publics touchent également du doigt la nécessité d’amalgamer l’information provenant de différentes sources, mais aussi les contraintes de l’interopérabilité des formats ou celles liées à l’utilisation des sources numériques.

Pour monter son projet, la ville s’est appuyée sur les expérimentations de la mairie de Paris. Et, comme cette dernière, Rennes a inclus dans ses contrats de concession de mobilier urbain une clause de « servitude TIC », qui impose de laisser à la mairie l’accès à un boîtier susceptible d’abriter ce type d’applications. Objectif : disposer des outils nécessaires, lorsque les usages se préciseront.