Rentrée : double grève en vue chez SFR

La grève du 6 septembre à l’appel de la CGT et la CFE-CGC devrait être suivie d’un arrêt de travail au sein du service de supervision du réseau de Numericable-Completel.

Une double grève se profile la semaine prochaine chez SFR. A l’arrêt de travail du 6 septembre, à l’appel de la CGT et de la CFE-CGC, devrait venir s’ajouter un autre mouvement social. Du côté de Champs-sur-Marne où l’opérateur y gère encore les activités réseau de Numericable/Completel. Ce mouvement parallèle qui, selon nos informations, devrait avoir lieu dans les jours qui suivront (la date restait à confirmer à l’heure de l’écriture de ces lignes), touchera le NOC, le service de supervision du réseau, de Numericable et Completel. Et plus particulièrement l’ensemble des superviseurs du réseau. Soit 22 personnes sur la cinquantaine qui compose le NOC.

Arrêt du support réseau

Si le nombre est modeste en comparaison des centaines, voire des milliers, de salariés de l’opérateur qui pourraient répondre à l’appel des syndicats, le service impacté est assez crucial : aucune activité de surveillance réseau ne sera assurée ce jour-là même si le support reste maintenu. Au-delà du réseau fixe de Numericable et de la partie encore en service de Completel (dont l’infrastructure a été revendu à Kosc Telecom en décembre 2015), les plates-formes de services et l’environnement technique (énergie des locaux, climatisation, etc.) risquent donc également d’être impactés en cas de panne ou d’incident technique. Des coupures de services pour les abonnés finaux ne sont donc pas à exclure.

Selon nos sources, qui souhaitent conserver l’anonymat, ce mouvement indépendant de toute organisation syndicale a pour but de protester contre les conditions de transfert des équipes de Numericable/Completel vers le groupe SFR. La différence de traitement des primes propres aux périodes travaillées (dimanche, jours fériés, nuits, etc.) entre les deux entités se traduirait par une perte de salaire de 500 euros net par mois et jusqu’à 800 euros dans certains cas pour les salariés de Numericable/Completel. « On a fait nos calculs et on sera tous perdants », nous assure une source. Les futurs grévistes revendiquent donc le maintien des rémunérations pour compenser l’impact salarial qu’entrainera l’alignement des traitements sur les conditions sociales de SFR.

Deux jours de grève en juillet

Ce mouvement n’est pas le premier. Pendant deux jours, les 25 et 26 juillet derniers, les salariés de ce même service ont exprimé leurs inquiétudes concernant leurs rémunérations et avenir en cessant toute activité. Un mouvement qui n’a pas trouvé d’écho auprès de la direction. Celle-ci s’est contentée de répondre aux grévistes en leur présentant les clauses légales propres à ce genre de transfert interne à un groupe et en évoquant des négociations dans les trois mois qui suivront l’intégration (comme le prévoit d’ailleurs la loi). Le transfert de statuts des effectifs prendra effet le 1er septembre prochain. Et le déménagement prévu des équipes de Champs-sur-Marne au siège de Saint-Denis suivra dans les prochains mois. Mais aucune date n’est encore officiellement arrêtée.

Les superviseurs du NOC ne sont pas les seuls à s’inquiéter de leurs conditions de transfert. Leurs collègues ingénieurs chargés du support se sentent également concernés. Mais aucun mouvement de protestation n’est à ce jour prévu. Peut-être se contenteront-ils de rejoindre les grévistes attendus le 6 septembre prochain dans le cadre de la journée nationale d’action chez l’opérateur. Si les syndicats majoritaires CFDT et Unsa ont signé un accord pour encadrer le futur plan de départs volontaires, qui va courir de la mi-2017 à 2019, la CGT et la CFE-CGC espèrent mobiliser les salariés contre cette future vague de licenciements qui touchera environ 4000 personnes. « Certains services, comme le réseau, auraient même besoin de recruter », estime Damien Bornerand, délégué syndical central CGT. Selon lui, 1200 personnes ont déjà quitté SFR depuis son acquisition par Patrick Drahi (devenue effective en novembre 2014). Ce dernier s’était engagé, auprès du gouvernement, à maintenir les emplois pendant 3 ans après l’acquisition. La direction explique cette future saignée par la nécessité de réorganiser l’entreprise et la rendre plus compétitive face à la concurrence. Si les syndicats ne contestent pas ce besoin de réorganisation, ils ne partagent pas les choix de la direction quant à son application. La rentrée chez SFR promet d’être mouvementée.

[Article mis à jour à 18h16]


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