REPORTAGE: Congrès SNWE Storage à Cannes (1)

En direct, de cette manifestation organisée par la SNIA et Computerworld, notre premier compte-rendu – jour J

Des SAN hétérogènes? Un doux rêve selon certains, à tout le moins un v?u pieux. La réalité est toutefois nettement moins morose.

L’i-Lab de SNWE le prouve haut la main. Interopérabilité SAN : sacré Graal… Certes, l’attachement direct de baies de stockage aux serveurs a encore de beaux jours devant lui. Il n’empêche que la volumétrie des données augmente de façon exponentielle. Il est donc de plus en plus souvent nécessaire de créer un réseau secondaire, dédié aux appareils de stockage, le fameux SAN (Storage Area Network) Or, lorsqu’elle veut mettre en place une telle infrastructure (que ce soit pour améliorer la disponibilité de ses serveurs ou garantir une qualité de service plus importante), l’entreprise se trouve souvent confrontée à un cruel dilemme: soit acheter chaque composant de ce réseau chez le même constructeur par souci de compatibilité, soit faire jouer la libre concurrence en s’exposant parfois à des problèmes d’interopérabilité. C’est pour démontrer que ce « parfois » tend à se raréfier qu’a été mis en place l’i-Lab à l’occasion du congrès Storage Networking World Europe qui se tient actuellement à Cannes jusqu’à ce vendredi 6 juin et dont nous nous ferons l’écho tout au long de cette semaine en rubrique « Réseau & Stockage ». Deux remarques s’imposent à propos de cette interopérabilité. S’il est (relativement) facile de l’assurer au niveau du transport des données, il n’était guère simple, jusqu’à une date récente, de la garantir parfaitement au niveau du routage. Autrement dit, mettre ensemble sur un même SAN des routeurs Brocade, Cisco, Inrange et McData, relevait de la gageure. C’est aujourd’hui pourtant chose faite, inter)opérationnel sur l’i-Lab de Cannes. Mais l’interopérabilité envisagée doit aller plus loin, notamment pour permettre à diverses applications d’administration du stockage en réseau de collaborer, notamment en partageant les mêmes ressources, sans que cela n’engendre de conflits comparables à ceux que l’on connut, il y a quelques années, en matière de réseau local (comme quoi l’histoire est un éternel recommencement). Comme le souligne Jürgen Deicke, responsable développement logiciel systèmes ouverts chez IBM Systems : « L’idée de base de l’i-Lab est de démontrer que cette interopérabilité fonctionne également au niveau du partage des ressources par les applications et qu’il n’est pas nécessaire de réinventer la roue sous prétexte d’un changement de ‘driver’ sur une baie constructeur. Pour ce faire, une nouvelle spécification, SMI (Storage Management Initiative), est en train d’émerger, spécification qui devrait résoudre non seulement le casse-tête des incompatibilités entre systèmes, auxquelles se heurtent les développeurs de solutions de stockage, mais aussi les problèmes de mise à niveau des SAN dans les entreprises« . SMI : le stockage est partageur C’est là son moindre défaut. Tout du moins s’il faut en croire l’association SNIA qui vient de lancer son modèle de stockage partagé dans le cadre de son initiative SMI (Storage Management Initiative). Cette modélisation devrait permettre à tous les matériels et logiciels de stockage de communiquer en utilisant un « vocabulaire commun ». Un GUI orienté stockage Cette approche sera employée pour décrire de façon graphique l’architecture de stockage retenue, ceci tout en explicitant quels sont les services fournis, là où il est nécessaire de fournir un certain degré d’interopérabilité, quels sont les avantages et les inconvénients de l’architecture retenue, etc. Son intérêt est essentiellement de fournir tant aux développeurs qu’aux utilisateurs une seule et même interface s’appuyant sur un modèle orienté objet qui permet d’hériter des propriétés d’une architecture SAN prédéfinie et d’éviter l’explosion combinatoire due aux échanges d’API entre matériels et applications d’administration. Et bien plus, si affinités Sur le plan de l’interopérabilité, SMI propose notamment une batterie de tests qui devrait aider les constructeurs et éditeurs à mieux stabiliser le niveau d’interopérabilité réelle (et non souhaitée) de leurs solutions. SMI est fondée sur l’architecture WBEM (Web Based Enterprise Management) et le modèle d’information commun CIM. En tant qu’interface de gestion SAN, la spécification SMI repose sur quatre fonctionnalités qui devraient garantir son succès : 1- une syntaxe commune orientée objet (CIM-XML) permettant aux professionnels d’étendre dynamiquement les caractéristiques et les fonctions de leurs produits sans avoir à chaque fois à redéfinir l’administration du transport des données ; 2- un modèle complet et unifié fournissant un contrôle total sur les unités logiques et les zones de stockage à l’intérieur d’une architecture SAN ; 3- une automatisation de la prise en compte des périphériques de stockage. Ce dispositif rappelle un peu le mode de fonctionnement de l’USB. S’accompagnant d’un affichage des caractéristiques de chaque composant connecté, il devrait faciliter grandement l’administration du SAN ; 4- enfin, un système de verrouillage des ressources qui permettra à plusieurs applications de gestion des ressources de stockage compatibles SMI de coopérer totalement (ce qui est encore loin d’être le cas), sans pour autant entrer en conflit lorsque lancées simultanément. En bref, le système de blocage des ressources agira un peu à la manière d’un système d’orchestration de celles-ci. Le calendrier du déploiement de cette spécification vise une adoption générale de ce standard à l’horizon 2005. SNW Europe : le stockage fait son festival

Storage Networking World EuroStorage est le complément européen d’une série de conférences consacrées au stockage en réseau. Cette manifestation, parrainée par la SNIA (Storage Networking Industry Association) et le magazine Computerworld, propose, outre des conférences sur des sujets aussi divers que l’interopérabilité SAN, le télémirroring, la virtualisation des ressources de stockage, le HSM (

hierarchical storage management), le SRM (storage ressources management), ainsi que les standards émergents (i-SCSI, SMI), un grand nombre de témoignages clients.