Reprise d’Essar : les actionnaires de Vodafone s’inquiètent

Street State, actionnaire minoritaire du géant britannique, craint que la
bataille financière autour de l’opérateur indien ne laisse des traces

Miser sur les pays émergents, c’est bien. Mais pas à n’importe quel prix. Telle est la conclusion de State Street, un fonds d’investissement américain qui possède 1,7% du capital de Vodafone. L’actionnaire minoritaire voit d’un mauvais oeil les velléités de l’opérateur britannique en Inde.

On le sait, Vodafone est intéressé par la reprise du quatrième opérateur mobile indien Hutchison Essar. Il serait prêt à débourser entre 17 et 18 milliards de dollars, selon le Financial Times. Il faut dire que le marché indien a de quoi susciter les convoitises. A la fin octobre, le pays comptait 136,2 millions d’abonnés au téléphone mobile, 6,7 millions de plus que le mois précédent.

Mais Vodafone est loin d’être le seul sur le coup. State Street redoute ainsi que mla bataille financière qui s’engage fasse monter les enchères et oblige Vodafone a mettre plus au pot.

En effet, Essar, déjà propriétaire de 33% du capital de la coentreprise Hutchison Essar, a aussi déposé son offre sur le solde du capital de l’opérateur indien par l’intermédiaire des banques d’affaires Morgan Stanley et Bear Stearns, qui ont rencontré des responsables de Hutchison mardi à Hong Kong. L’offre serait supérieure à 10 milliards de dollars.

L’indien Reliance Communications qui s’associerait au fonds d’investissement Blackstone pourrait également déposer une offre autour des 15 milliards de dollars.

Enfin, l’indien Hinduja TMT ne cache pas non plus ses ambitions: « Nous avons exposé nos intentions à Hutchison et nous attendons la confirmation de leur volonté de vendre la participation. (?) Nous ne sommes pas intéressés par moins de 51% car nous souhaitons détenir une participation de contrôle. »

Bref, la barre des 18 milliards de dollars pourrait être allègrement dépassée, alors qu’une majorité d’analystes estime qu’au-dessus de 16 milliards, Essar est déjà surévalué.