Résultats : Orange victime du marché mobile français

A près de 41 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le résultat annuel d’Orange recule plombé par les résultats mobiles en France. Notamment.

Orange vient d’annoncer ses résultats annuels 2013. Toujours en recul malgré la hausse de 2,4% des 236,3 millions de clients dans le monde.

chiffre d’affaires en baisse à 41 milliards

A près de 41 milliards d’euros, le chiffre d’affaires baisse de 4,5% (-2,6% hors régulation). Il est essentiellement plombé par la France (-6,6%) entraînée dans la concurrence des forfaits mobiles avec une baisse de 11,5% des revenus mensuels moyens par utilisateur (qui passe de 333 euros à 295).

Mais les résultats du reste de l’Europe sont à peine moins bons globalement (-2,6% en Pologne, recul en Belgique et Slovaquie) à -2,8%. L’activité d’Orange est néanmoins soutenue par l’Espagne (avec un CA en hausse de +4,4% mais en baisse au 4e trimestre) et la zone Afrique Moyen-Orient (+4,7%).

L’Entreprise en recul

Le marché de l’Entreprise subit également la dynamique concurrentielle qui provoque un recul de 5,3% (à base comparable, -7% en données historiques) à 6,5 milliards d’euros. Le résultat est essentiellement touché par la baisse du nombre de lignes téléphoniques classiques en France qui passe de 3,7 à 3,4 millions. Néanmoins, les services IT, porteurs pour l’avenir, progressent, à l’image du cloud (+23%).

Seul le secteur Opérateurs internationaux et Services partagés bénéficie d’une hausse (+5,2%) à 1,7 milliards d’euros.

Résultat net en hausse « mécanique »

Les 929 millions de baisse des coûts (dont 798 millions supportés par la France) limite la casse en compensant près de la moitié du recul de 1,95 milliard du chiffre d’affaires. L’Ebitda retraité s’élève à 12,7 milliards d’euros sur l’année, soit une baisse de 7,5% contenue à 1% du CA par rapport à 2012, pour un résultat net de 2,1 milliards (1,87 milliard part du groupe). Soit le double de 2012. Une augmentation « liée à la perte de valeur des écarts d’acquisition, significativement moins élevée en 2013 qu’en 2012 ». Une hausse « mécanique » donc.

La trésorerie dépasse (tout juste) les objectifs de 7 milliards d’euros mais affiche un recul de 11,4% par rapport à l’année précédente. Et l’endettement augmente à 30,7 milliards contre 30,5 précédemment.

La France mauvaise élève

La France s’inscrit donc comme le mauvais élève du groupe. En valeur avec une baisse du CA à 20 milliards contre 21,4 en 2012. Mais le nombre de forfaits mobiles progresse de 5,9% à 20,9 millions sur un total de 27 millions de clients mobiles. Ils sont tirés par les offres Sosh (low cost), Open (quadruple play) et Origami. 1 million de clients avaient basculé sur la 4G fin 2013 pour 4200 sites LTE activés sur le territoire (soit environ 50% de la population couverte).

Les services fixes haut débit séduisent 10,1 millions d’abonnés (dont 319 000 clients fibre en hausse de 17% sur le 4e trimestre). Si le volume est en hausse (9,9 millions en 2012), l’Arpu tombe à 33,8 euros contre 34,7 l’année précédente.

Investissements maintenus

Malgré la tendance à la baisse, le groupe a maintenu ses investissements à plus de 5,6 milliards d’euros (+0,4% annuels) soit 13,7% du CA. L’opérateur souligne que les investissements dans le très haut débit (fibre optique, 4G, VDSL) ont doublé en 2013.

« En 2014, nous poursuivrons notre travail sur notre base de coûts en restant attentifs à la qualité du dialogue social dans l’entreprise, déclare le PDG d’Orange Stéphane Richard. Dans un marché européen dans lequel les défis ne manqueront pas, Orange poursuivra avec détermination sa stratégie de leadership dans les réseaux et de créativité dans ses offres, dans le fixe comme dans le mobile. L’ensemble de ces actions nous permettra de stabiliser notre taux de marge d’Ebitda. »


Lire également
Chiffre d’affaires en recul, SFR lorgne du côté de Numericable
Résultats : Bouygues Telecom perd plus de 100 000 clients mobiles en 2013