Retour d’expert Compass : les principales causes d’échec des projets IT

D’une année sur l’autre, le constat demeure : les projets « ratés » continuent de polluer les résultats des DSI et de leurs entreprises…

L’étude américaine du Standish Group, réalisée voici quelques années, avait fait sensation en pointant les déficiences des projets informatiques. Rappelons que les résultats de l’étude révélaient que 31 % des projets ne seront jamais terminés, que 52 % des projets vont presque doubler (189 %) leur coût prévisionnel, que le délai moyen de dépassement d’un projet est de 230 % et que sur 100 projets lancés, 94 seront relancés. La conclusion de l’étude était sans appel ; seuls 16 % des projets IT, et même 9 % seulement dans les grandes entreprises, se terminaient dans les délais et budgets initiaux.

Certes, un argument facile contrecarrait l’étude, arguant qu’elle était américaine et ne concernait que les les entreprises américaines. Sans aucun doute, sauf que de l’avis des experts ses résultats sont transcriptibles sur la majorité des entreprises dans le monde, en particulier les entreprises françaises, et que si aucune étude n’est venue la contredire en France, c’est aussi que nous cultivons une pratique du secret qui rend l’échec non mesurable. Et pourtant, la chronique nous abreuve régulièrement de projets aux résultats décevants, détournés, loin des attendus, temps et budgets dépassés, voire échecs retentissants !

Nous publions ci-après l’avis d’expert de Philippe Prunet, de Compass Management Consulting, spécialiste de l’analyse comparative dédiée à l’amélioration des performances des entreprises, sur les principales causes de l’échec des projets IT.

Pas d’exception française

Philippe Prunet – « Je ne crois pas qu’une telle étude ait déjà été menée en France, même s’il existe ici ou là dans divers rapports ou analyses plus ou moins confidentiels dans des ordres de grandeur approchant. Il y a néanmoins fort à parier que ces constats soient les mêmes en France. »

« Même si je partage en partie le chapelet des causes très souvent évoquées : le management, la gestion des projets, l’organisation, la sous-traitance, l’outsourcing, la technologie en complexité croissante, l’expression de besoin mal définie, les choix d’architecture ou de progiciels mal adaptés … il existe des raisons beaucoup plus puissantes en terme d’impact négatif sur le bon déroulement des projets et le bon fonctionnement des Systèmes d’Information. Elles ont la particularité d’être plutôt invisibles mais avec un effet de levier considérable sur les causes apparentes et visibles citées précédemment. »