Revirement : le Massachusetts supporte Open XML

Virage à 180 degrés au Massachusetts? Après avoir rejeté les formats
bureautiques propriétaires – donc Microsoft Office ! – la communauté de l’Etat
adopte Open XML, aux côtés d’ODF

L’Etat américain du Massachusetts avait été le premier à adopter publiquement le format de documents bureautiques ODF (Open Document Format), élevé au rang de standard par l’OASIS.

Cette décision, à l’époque, avait marqué les esprits. D’autant que Peter Quinn, CIO de l’Information Technology Divisionde l’Etat, et à l’origine de cette décision, avait essuyé de multiples critiques et même des attaques personnelles, des lobbies ayant tenté d’infléchir ce choix stratégique.

Pourtant, au-delà des querelles industrielles, le choix d’ODF face aux formats propriétaires a du sens. ODF est en effet un format de fichier basé sur un standard ouvert (XML), développé par une communauté ‘open‘, confirmé et maintenu parmi les standards, totalement documenté et publiquement disponible.

Un signal d’alarme, également, pour Microsoft, qui avait embrassé XML comme base de ses fichiers Office, mais continuait de maintenir sa politique de format propriétaire. On comprend mieux ainsi la récente stratégie de l’éditeur d’obtenir la reconnaissance de l’industrie et de tenter, avec succès, d’élever ses formats de fichiers bureautique au rang de standard (même cette stratégie reste ambiguë, lire notre Tribune…).

Standard de facto sur les PC, il manque à la suite Office de Microsoft la reconnaissance politique, qui s’appuie inévitablement sur des bases reconnues, donc les standards. La démarche de standardisation industrielle auprès de l’ECMA, prélude à la reconnaissance par l’OASIS, entre bien dans cette stratégie.

Et elle porte ses fruits. A l’exemple du Massachusetts qui, sans faire marche arrière, s’appuie aujourd’hui sur les efforts de standardisation de Microsoft pour reconnaître et désormais supporter le format Open XML.

Une démarche qui trouve également sa logique dans la diversité des solutions déployées au sein des administrations, des entreprises et des particuliers. Microsoft Office, suite d’applications qui s’impose comme le standard de facto du logiciel bureautique, est à ce titre un incontournable.

Avec la reconnaissance du format Open XML, mais aussi des traducteurs Open XML/ODF, l’Etat du Massachusetts lance donc de nouveau un message fort, et rassurant pour Microsoft, mais qui se maintient dans sa ligne politique initiale, l’adoption des standards ouverts.

Car au moment où le monde des IT amorce un virage stratégique – vers les services web, les applications ‘online’ et la SOA (Service-Oriented Architecture) ? il est plus que jamais devenu important de reconnaître et d’adopter les standards. Et ce n’est pas seulement Microsoft et Open XML qui sont concernés, mais également ODF, RTF (Rich Text Format) ou PDF. Et plus largement certainement l’industrie.