« Révolution des compétences » : comment les entreprises font face

La pandémie de Covid-19 a entraîné une bascule massive vers le travail à distance et amplifié le déficit de compétences. Les entreprises s’organisent en ordre dispersé.

ManpowerGroup a livré l’édition 2021 de son étude sur les compétences (Skills Revolution Reboot). 26 130 employeurs dans plus de 40 pays, dont la France, ont été interrogés par la société Infocorp, Ltd. pour le groupe de services RH et de travail temporaire.

Quels enseignements retenir de cette enquête internationale ?

La pandémie de Covid-19 a entraîné une bascule à grande échelle d’équipes vers le télétravail. Les ambitions des entreprises en matière de recrutement, compétences, numérisation et automatisation ont été diversement impactées.

45% des organisations interrogées ont maintenu les projets en cours de numérisation et d’automatisation. 17% les ont mis en attente. 38% disent avoir accéléré le mouvement.

Parmi les entreprises qui ont accéléré la numérisation de leurs processus, 86% ont prévu de stabiliser ou d’accroître leurs effectifs en 2021. Les sociétés de plus de 250 employés, des ETI aux grands groupes, étant les plus susceptibles de coupler les recrutements de talents à l’automatisation de différentes fonctions, de la production à l’administratif en passant par l’informatique et le service client.

Les PME privilégient l’automatisation du support administratif et bureautique, de la comptabilité et des activités en prise directe avec la clientèle.

Qu’en est-il de la mise à niveau des compétences ?

Technologies, le joker

Globalement, l’intensification de la montée en compétences (pour 30% du panel) fait partie des priorités RH les plus souvent citées, avec le « bien-être » au travail (63% du panel) et les « nouveaux » modèles de travail (travail à distance, horaires flexibles…) (37%).

Pour le CEO de ManpowerGroup, Jonas Prising : « nous assistons à l’émergence d’une reprise en K, c’est-à-dire à deux vitesses ». Certains sortent de l’année 2020, « fragilisés, plus vulnérables encore au risque de déclassement ». En revanche, plusieurs industries et professions, « celles des secteurs en croissance et celles possédant les compétences les plus convoitées, ont redémarré sur les chapeaux de roue ».

Les métiers IT, en particulier les professions associées à la cybersécurité, à l’analyse de données et au développement logiciel, font partie des plus demandés par le marché. Les profils associant compétences techniques et soft skills le sont également.

Selon une autre étude (World Economic Forum – The Future of Jobs Report 2020), l’essor des robots logiciels et de l’automatisation éliminerait 85 millions d’emplois d’ici 2025. Mais dans le même temps, 97 millions de nouveaux emplois seraient créés, notamment dans les secteurs de l’intelligence artificielle (IA), de l’économie « verte » et de la santé.

(crédit photo via Pexels)