Robotique industrielle : la France n’est pas à la hauteur des enjeux

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La France se positionne au 18e rang mondial avec une densité de 132 robots pour 10 000 employés. Très loin derrière l’Allemagne, selon l’IFR.

On parle beaucoup des progrès de l’intelligence artificielle mais le prisme de la robotique est aussi intéressante à scruter au regard des synergies potentielles dans l’industrie.

L’automatisation de la production s’accélère partout dans le monde, rapporte la Fédération internationale de la robotique (en anglais International Federation of Robotics, IFR).

Après la publication l’an dernier de son World Robotics Report 2017 (payant), l’organisation vient de publier d’autres données sur la densité robotique dans le monde.

Globalement, la densité robotique moyenne est de 74 robots pour 10 000 employés dans les industries manufacturières en 2016 (contre 69 robots en 2015).

Les dix pays les plus automatisés au monde sont : la Corée du Sud (avec une densité robotique dépassant de huit fois la moyenne mondiale à 631 unités), Singapour, l’Allemagne, le Japon, la Suède, le Danemark, les États-Unis, l’Italie, la Belgique et Taïwan.

La Chine, 23e mondiale en 2016, affiche la plus forte dynamique du classement (passant de 25 à 68 robots pour 10 000 travailleurs entre 2013 et 2016).  Le pays ambitionne d’intégrer le top 10 des nations les plus automatisées au monde à horizon 2020.

Quid de la France ? Elle se retrouve à la 18ème place avec une densité de 132 robots (contre 126 en 2015). Ce niveau est bien supérieur aux moyennes mondiale (74 donc) et européenne (99 robots).

Malgré tout, la France perd des places au classement mondial (passant du 14e rang en 2015 au 18e rang en 2016). Par ailleurs, cette densité de 132 robots pour 10 000 employés est relativement faible par rapport à celui d’autres pays de l’Union européenne.

À titre de comparaison, l’Allemagne, « pays le plus automatisé d’Europe », se hisse au 3e rang mondial avec une densité de 309 robots industriels pour 10 000 employés, souligne l’IFR.

D’autres pays européens sont plus « automatisés » que la France. C’est le cas de la Suède (223 robots pour 10 000 employés), du Danemark, de l’Italie et de l’Espagne. Mais aussi des Pays-Bas, de l’Autriche, de la Finlande, de la Slovénie et, enfin, de la Slovaquie.

En revanche, la France devance la Suisse, la République tchèque et le Royaume-Uni (22e au classement avec 71 robots pour 10 000 employés).

De plus, en 2017 les déploiements de robots industriels en France auraient augmenté de 10%, souligne l’IFR.

L’organisation veut croire que les politiques gouvernementales actuelles permettront à la France de « favoriser les installations de nouveaux robots dans les années à venir ».

Ainsi, entre 2018 et 2020, une croissance moyenne comprise entre 5 et 10% par an est attendue dans ce domaine à l’échelle de l’Hexagone.

Industrie 4.0

Dans le monde, plus de 1,7 million de nouveaux robots industriels devraient équiper les sites de production à horizon 2020.

Soit au total 3 millions de robots industriels opérationnels au niveau mondial, selon la Fédération internationale de la robotique.

Globalement, « l’industrie 4.0 – qui vise à relier usine réelle et réalité virtuelle – jouera un rôle de plus en plus important dans la fabrication mondiale », ajoute l’IFR dans son rapport 2017.

« Les robots industriels seront intégrés dans des réseaux de machines et systèmes. Les fabricants de robots développent et commercialisent déjà de nouveaux modèles de services. Ils sont basés sur la collecte de données en temps réel via des capteurs équipant leurs robots ».

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