Alain Roumilhac, Manpower : « pourquoi nous voulons racheter l’activité support d’Atos »

Confirmant nos informations, le patron du groupe d’intérim en France explique son intérêt pour les activités de support et de help-desk d’Atos. Un rachat qui viendrait accélérer sa stratégie de montée en puissance sur ces métiers, stratégie portée par la filiale du groupe Proservia.

Comme nous le révélions ce matin, Manpower Group France, via sa filiale de services IT Proservia, s’est porté acquéreur de l’entité WSDS d’Atos, une activité spécialisée dans les activités de support et de help-desk. Ancien vice-président d’IBM Global Services et directeur général exécutif d’Osiatis, Alain Roumilhac, qui a pris la tête du groupe d’intérim en France fin 2012, a expliqué à Silicon.fr les raisons qui ont poussé son groupe à entrer en négociations avec Atos pour la reprise de cette entité française totalisant environ 800 personnes.

« Notre objectif est devenir un acteur majeur des services dans l’Hexagone, explique le dirigeant. Au sein de Manpower, l’activité services est très développée. Au niveau mondial, elles pèse environ 3 milliards d’euros ». Mais la filiale française est très loin d’être aussi diversifiée : en 2011, le hors intérim n »y pesait qu’environ 1 % du chiffre d’affaires. Manpower France entend bien combler ce retard, pour amener les services IT à 10 % du CA d’ici 2 à 3 ans, selon l’objectif que se fixe Alain Roumilhac (en photo ci-contre). Soit environ 400 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. « En fin d’année, on devrait avoir fait la moitié du chemin en partant de zéro il y a trois ans », assure l’ex-IBMer. Cette stratégie s’appuie sur deux piliers. D’un côté, Experis IT, une activité centrée sur les projets et l’applicatif (conseil, ingénierie, intégration et TMA) comptant quelque 500 consultants. De l’autre, Proservia (spécialisée sur le support aux infrastructures IT), activité bâtie par le rachat fin 2011 de cette SSII spécialisée dans la gestion d’infrastructures, une société qui comptait alors un peu plus de 900 personnes.

Devenir un acteur clef du support de proximité

Depuis, l’entité a bien grossi puisqu’elle regroupe aujourd’hui 1350 collaborateurs. Pour devenir un acteur de poids sur le marché de la gestion d’infrastructures, Proservia s’est déjà étoffé grâce à deux rachats (d’une part deux petites activités de Segula Technologies et, de l’autre, les activités infrastructures et help-desk de Nexeya). « Nous devrions annoncer une troisième opération de taille comparable dans les prochaines semaines avec un grand acteur du marché », dévoile Alain Roumilhac. Cette activité spécialisée dans le help-desk et le support de proximité emploie actuellement 250 personnes.

La suite du plan de marche de Proservia ? L’absorption des 800 collaborateurs en provenance d’Atos, une opération que Manpower espère boucler pour la fin de l’année. « Ce sera un vrai coup d’accélérateur pour notre stratégie », avance le président de Manpower Group France. Qui reste toutefois prudent, les négociations n’en étant qu’au stade préliminaire, celui de la manifestation d’intérêt. Les deux entreprises vont désormais entrer dans une phase de due diligence avant la transmission d’une offre ferme de reprise et une éventuelle négociation sur le prix. « Mi-septembre, nous saurons si ce projet de reprise se confirme ou pas. Ce rachat nous permettrait d’apparaître parmi les leaders du secteur en France, aux côtés de Neurones ou Osiatis », juge Alain Roumilhac.

Si la cession de WSDS se confirme dans les semaines qui viennent, Proservia prendra un « engagement fort de maintien de l’emploi », assure le dirigeant, en réponse à nos questions sur les inquiétudes qui se font déjà jour du côté des salariés d’Atos appelés à être transférés. « Nous n’avons aucune difficulté à nous engager sur ce point. Proservia connaît un rythme de croissance très supérieur à 10 % par an ». Pour étayer ses affirmations, le dirigeant explique que le plan de recrutement de Proservia en 2014 prévoit entre 400 et 500 recrutements.

A lire aussi :

Atos prend le contrôle du conseil d’administration de Bull

Atos Bull : la CFDT tire la sonnette d’alarme

Atos-Bull : les raisons d’un mariage de raison