Russie : à qui profite l’exode de talents IT ?

En plein conflit Russie-Ukraine, entre 50 000 et 70 000 professionnels russes des technologies de l’information auraient déjà quitté le pays.

Entre 50 000 et 70 000 professionnels des technologies de l’information auraient quitté la Russie ces dernières semaines, relève l’Association russe pour les communications électroniques (Russian Association for Electronic Communications, RAEC).

« De nombreux spécialistes ont été confrontés à un choix : quitter le pays et avoir la possibilité de travailler avec leur infrastructure habituelle, ou rester en Russie », a expliqué Sergey Plugotarenko, directeur de la RAEC, dans une note datée du 21 mars.

En plein conflit Russie-Ukraine, cette « première vague » de départs de spécialistes informatiques russes serait suivie d’une seconde vague plus étendue encore. Ainsi, 70 000 à 100 000 d’entre eux quitteraient le pays en avril 2022. C’est en tout cas ce que prévoit l’organisation créée en 2006 à Moscou pour promouvoir la société russe de l’information.

Exode des cerveaux dans les technologies

La RAEC explique ces départs de la Russie vers d’autres territoires par deux motifs :

– les « sanctions sans précédent » prises de part et d’autre de l’Atlantique depuis le déclenchement, le 24 février dernier, de l’offensive militaire russe contre l’Ukraine.

– les suspensions ou les ruptures d’activités commerciales en Russie d’entreprises et de plateformes occidentales pour lesquelles certains de ces profils travaillaient.

D’après l’organisation russe, « la Turquie, les Emirats arabes unis, l’Arménie, la Géorgie, l’Asie du Sud-Est et les pays baltes » sont les destinations les plus demandées des candidats au départ. D’autres parmi eux, en particulier les travailleurs indépendants de l’IT, peuvent aussi constituer un vivier de talents pour de grandes entreprises et de jeunes pousses technologiques européennes, « aux Pays-Bas, en Espagne et en Allemagne », notamment.

Selon une autre communication de la RAEC, ces enjeux ont été discutés par le comité de la politique de l’information de la Douma, la chambre basse du parlement russe. Le soutien aux organisations et la rétention de talents auraient été abordés.

De nouvelles incitations et exonérations fiscales pour les entreprises technologiques russes auraient ainsi été promues. Il aurait également été question d’initiatives visant à créer des versions locales de technologies importées que les Russes ne peuvent plus acheter.

En Ukraine, l’industrie IT tente également de faire face au choc du conflit.

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