Comment la Russie crée des unités d’élite de pirates informatiques

La Russie s’appuie sur les médiaux sociaux pour appeler de jeunes recrues à intégrer des « escadrons scientifiques » capables d’accéder à des systèmes et réseaux, à l’insu des cibles.

Accusée par les États-Unis d’avoir influencé l’élection américaine de novembre à travers des opérations de piratage informatique, la Russie a accéléré ses recrutements de pirates bien avant ces évènements, rapporte le New York Times en référence à une enquête du site d’information russophone Meduza. En plus de recruter dans les écoles d’ingénieurs, Moscou diffuse depuis plusieurs années des annonces sur les médias sociaux à l’attention d’étudiants et de programmeurs professionnels. Des hackers ayant maille à partir avec la justice sont également ciblés, selon Meduza.

L’une de ces annonces a été publiée sur le réseau social russe Vkontakte. Dans le spot vidéo ci-dessous, on devine un homme diposant d’une arme et d’un ordinateur portable. On peut y lire ce message : « si tu es diplômé de l’enseignement supérieur, si tu es un spécialiste des technologies, nous t’offrons des opportunités, des équipements techniques de pointe, des capacités de calcul puissantes, du matériel dernier cri, un véritable entraînement au combat ». Sans oublier le logement tout confort.

Former des « escadrons scientifiques »

Dans une autre annonce citée dans l’enquête, les autorités russes sont à la recherche d’informaticiens ayant des connaissances des « patchs, vulnérabilités et exploits », explique Meduza, le site d’information russophone basé à Riga (Lettonie). La recherche de talents ne s’arrête pas là. Moscou se tournerait également vers des « hackers ayant des problèmes avec la loi ». Le gouvernement russe leur proposant une remise de peine en échange de leur engagement au service de la Russie.

Ces recrues sont censées alterner des missions au sein d’entreprises en contrat avec l’armée russe et des « escadrons scientifiques » installés dans les bases militaires du pays. L’enquête de Meduza a été publiée avant que le président américain sortant, Barack Obama, ordonne des sanctions contre la Russie, dont l’expulsion de diplomates russes. Ces sanctions ont été présentées par Washington comme une réponse à l’ingérence présumée de Moscou dans la campagne américaine et l’élection présidentielle remportée par le républicain Donald Trump. Le piratage « d’un parti politique américain » (le parti démocrate de l’ancienne candidate Hillary Clinton) est cité, entre autres.

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