Saga IT : comment IBM a traversé un siècle de technologies

Au début étaient des machines à statistiques, des pointeuses et des balances électroniques, pour quelques millions de dollars de chiffre d’affaires. Un siècle et quelques années plus tard, IBM est devenu une société de conseil et de services dont les revenus annuels avoisinent 70 milliards de dollars. Silicon revient sur l’histoire et la métamorphose du premier géant de l’IT.

L’IBM PC devient vraiment portable

Les années 90 sont aussi marquées par le lancement d’une marque aujourd’hui encore exploitée : ThinkPad.

Les 300, 700 et 700C sont parmi les premiers représentants de la gamme. Ils sortent en 1992, avec un signe distinctif : le TrackPoint, ce petit capuchon rouge situé au centre du clavier et qui fait office de dispositif de pointage (le pavé tactile arrivera en 2002).
Le ticket d’entrée est à 1 999 $ pour un ThinkPad 300 avec processeur Intel 386, 4 Mo de RAM, 80 Mo de disque dur, écran monochrome (9,5 pouces, VGA, 64 niveaux de gris) et batterie nickel-hybride offrant… « 3 à 10 heures d’autonomie ».
On monte jusqu’à 4 350 $ pour le 700C avec processeur 486, 4 Mo de RAM, 120 Mo de disque dur, écran 256 couleurs (10,4 pouces, VGA) et « 2 à 4 heures d’autonomie ».

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Publicité extraite du magazine « Computerworld », octobre 1992

IBM constitue, toujours en 1992, une entité dédiée aux ordinateurs personnels. Treize ans plus tard, elle sera revendue à Lenovo.
Entre-temps auront été lancés plusieurs modèles restés iconiques dans la lignée ThinkPad. Parmi eux, les ThinkPad 701, TransNote et T42.
Le premier est sorti en 1995 avec un processeur Pentium 133 et jusqu’à 720 Mo de disque dur. Son clavier « papillon » lui vaut d’être aujourd’hui exposé au Musée d’art moderne de New York.
Le deuxième, commercialisé en 2001 (schéma ci-dessous), associe PC et bloc-notes numérique.
Le troisième, mis sur le marché en 2004, est le premier ThinkPad à embarquer un lecteur d’empreintes digitales.

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extrait du manuel de maintenance du ThinkPad TransNote (deuxième édition, décembre 2000)

Pour accompagner l’offensive, IBM monte en puissance dans l’univers des logiciels. Après avoir lancé, à la fin des années 80, sa suite collaborative OfficeVision, le groupe signe un partenariat pour y intégrer Lotus Notes. La prise de distance avec Microsoft se confirme.

Plusieurs services basés sur la reconnaissance vocale voient le jour par après. Parmi eux, le Personal Dictation System, qui deviendra VoiceType Dictation. Il est capable, selon IBM, d’interpréter 70 à 100 mots par minute, avec un taux d’erreur de 3 %.
En 2003, la vente au grand public est confiée à Nuance Communications. IBM se concentre sur les centres d’appels avec WebSphere et sur l’automobile avec ViaVoice.