Sagem (Safran) cède enfin ses mobiles

Le fonds d’investissement Sofinnova remporte le lot

Le groupe Safran est finalement sur le point de céder ses mobiles, branche malade depuis plusieurs années. Parmi la dizaine de prétendants, c’est le fonds d’investissemeent français Sofinnova qui l’a emporté.

SelonLes Echos, l’accord passé prévoit la création d’une nouvelle société spécialisée dans la conception de mobiles pour le compte de tiers (Original Design Manufacturer), un positionnement déjà occupé par Sagem Mobiles depuis longtemps déjà. Cette structure (Sagem Wireless) sera détenue à 90% par Sofinnova, Safran conservant provisoirement le reste.

Côté emplois, 250 salariés de site de Cergy rejoindront deux sociétés filiales du fonds spécialisées dans les communications mobiles, à savoir le suisse Esmertec et Purple Labs. 380 autres personnes se verront offrir un poste chez Safran. Des licenciements secs ne sont pas à exclure.

Après la vente de ses terminaux sécurisés à Ingenico et de ses activités haut débit à Gores pour une valeur d’entreprise de 383 millions d’euros, la cession des mobiles illustre le désengagement complet de Safran des activités jugées non stratégiques.

Rappelons que le groupe Safran (fusion de Snecma et de Sagem) cherche depuis des mois une solution pour sa division mobiles en difficulté. Numéro un français durant un temps, les mobiles Sagem ne sont jamais parvenus à atteindre les objectifs fixés par sa nouvelle maison mère. L’an dernier, sa part de marché mondiale a été proche de 1%, avec 11,4 millions de portables vendus. Même en France, sa part s’est régulièrement effritée, la fabricant ayant raté plusieurs virages stratégiques.

Surtout, la filiale perd de l’argent : 181 millions d’euros en 2006, 121 millions en 2007 et 72 millions d’euros au premier semestre 2008.

Dans un contexte fortement concurrentiel, où les trois premiers fabricants se partagent près de 80% du marché, il devient de plus en plus difficile pour les ‘petits’ fabricants de maintenir la tête hors de l’eau. Surtout, le manque d’innovations a pénalisé le fabricant qui a vu sa part de marché française fondre comme neige au soleil (13,4% en 2007 selon Gfk).

Résultats en baisse

Parallèlement à cette annonce, Safran a publié des résultats mitigés. Sur les six premiers mois de l’année, l’entreprise a dégagé un résultat opérationnel courant de 328 millions d’euros, ce qui porte la marge à 6,5%. Elle s’élevait à 7,7% au premier semestre 2007.

Le résultat net, essentiellement soutenu par la plus-value de 146 millions d’euros réalisée avec la vente en mars d’activités dans la monétique à Ingenico, s’est établi à 156 millions d’euros, contre 215 millions un an plus tôt.

Le chiffre d’affaires marque une hausse de 2,8% à 5,05 milliards. A taux de change et périmètre constants, les ventes progressent de 14,8%.