3 000 salariés de Sanofi suivis à la trace, par RFID

Depuis le 6 avril, les porte-badges des 3 000 collaborateurs de Sanofi travaillant à Gentilly (Val-de-Marne) sont équipés de puces RFID (Radio Frequency IDentification). Parallèlement, des caméras à 360° ont été installées dans certains espaces communs, rapporte Liaisons Sociales Magazine.

Inauguré au printemps 2015, le campus tertiaire Sanofi Val de Bièvre – Gentilly dispose d’une surface de 51 000 mètres carrés. Les espaces ouverts sont privilégiés « pour faciliter la collaboration et les échanges », selon la direction du groupe pharmaceutique français. Le dispositif RFID vise à « mesurer l’utilisation des espaces » et les optimiser (disponibilité des salles de réunion, gestion des flux dans les espaces de restauration…). Le groupe déclare aussi que les puces sont « anonymisées ».

Open Space ou Big Brother ?

Les syndicats de salariés, déjà alarmés par les nouvelles suppressions de postes annoncées en début d’année au sein du groupe, craignent « une surveillance généralisée » et s’inquiètent des intentions réelles de Sanofi. Au départ, les puces RFID devaient être installées sur les badges eux-mêmes. Des représentants syndicaux, qui voulaient limiter les recoupements entre les données de géolocalisation et d’identification du salarié, ont obtenu que les puces soient déportées sur les porte-badges.

Mais, selon un délégué syndical FO interrogé par l’AFP, « même avec le porte-badge anonymisé, il est facile de faire un lien entre cette puce et celle du badge », car elles « sont activées ensemble quand on passe les contrôles ». Les syndicats ont demandé à Sanofi les documents montrant que la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) autorise l’utilisation de ce dispositif de géolocalisation contesté.

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