Salon Cartes : l’économie de la carte à l’épreuve de la crise

Le salon Cartes et identification a ouvert ses portes ce mardi, et une conférence a dévoilé les prévisions de croissance pour l’an prochain. Une croissance qui dégringole, mais reste à deux chiffres

L’affluence était au rendez vous, ce 4 novembre, pour l’ouverture des salons Cartes et Identification, au parc des expositions de Villepinte, au nord de Paris. Comme chaque année, une conférence a fait le point sur les principales tendances du marché, présentes et à venir, avec les chiffres d’Eurosmart, association internationale regroupant l’ensemble du secteur, l’analyse de David Evans, expert américain, et le témoignage d’acteurs économiques de premier plan. Avec une question centrale : la crise financière et économique actuelle va-t-elle impacter négativement le secteur, ou, au contraire, représente-t-elle une opportunité, notamment sur le secteur bancaire ?

En 2009, la croissance prévue par Eurosmart, en tout cas, chute pratiquement de moitié par rapport aux 20% de croissance estimés en 2008 par l’institut. Cette année est marquée par un taux de croissance de 20,8% de croissance pour les télécom, de 19,6 pour le secteur bancaire, et 33,3% pour les secteurs gouvernement et santé, très dynamiques en matière de déploiement de e-passeport, et de solution d’identification électronique. Total : ces trois secteurs devraient rester en tête l’an prochain, avec une croissance certes en baisse, mais qui reste à deux chiffres, avec un taux de 12,4% .Tous les domaines devraient donc réduire la voilure, et particulièrement les télécom. C’est la banque et assurance qui devrait connaître le taux de croissance le plus important, suivi des secteurs gouvernement , e-santé, et télécom. Le marché des microprocesseurs sans contact devrait également croître avec 200 millions d’unités en circulation, contre 170 en 2007.

Sans contact avec la crise ?

Les témoignages des représentants d’entreprises du secteur ont globalement confirmé cette prévision, modérément optimiste, qu’il s’agisse de spécialistes de solutions des cartes à puce, comme Gemalto, Giesecke & Devrient, ou Oberthur, de spécialistes du paiement, comme Hypercom, Sagem ou Verifone, ou encore de fabricants de microcontrôleurs ou de circuits mémoire comme Infineon et NXP semi conductors. « il est certain que nous allons connaître plusieurs mois où l’activité va se calmer »a admis Douglas Bergeron Pdg de Verifone. « Des projets innovants pourraient bien être reportés »a confirmé Michael Kuemmerle, vice-président exécutif de la branche Payment Cards de Giesecke & Devrient. Mais la crise pourrait également se révéler « porteuse de nouvelles opportunités, y compris dans le domaine bancaire »préfère croire Olivier Piou DG de Gemalto. Tous estiment que la crise va accroître les besoins en sécurité, laquelle deviendrait alors un axe porteur pour le secteur.

Mise à part cette question centrale, la question du sans contact et du paiement par mobile mobilise les acteurs qui réfléchissent à leur avenir. Avec des questions encore largement ouvertes. Non pas la technologie, « au point », mais les questions d’intéropérablité et la mise en place de nouveaux business models entre les banques et les opérateurs télécom. Ce à quoi David Evans ajoute : « les projets qui marcheront seront ceux qui apportent une valeur ajoutée suffisante à l’acheteur pour qu’il ait envie de modifier ses habitudes ».