Salon Cartes : le mobile tuera-t-il Moneo ?

Un nouveau courant afflue: le téléphone portable comme terminal de paiement Si les consommateurs sont séduits, sera-ce l’enterrement de la carte de micropaiements Moneo?

Le Salon « Cartes », qui fête ses 20 ans cette année, s’impose comme le rendez-vous incontournable des professionnels de la carte à puce.

Parmi les applications les plus avancées, celle qui nous vient de Belgique et qui concerne les « mobile payments », n’est ni la moins originale ni la moins ambitieuse. L’objectif, ambitieux, vise à pouvoir traiter, d’ici 5 à 7 ans, 150 millions de transactions « cash » par an à l’aide du téléphone mobile. Cela ne représente toutefois qu’une petite partie du marché total des paiements « cash », que l’on estime en Belgique à 3,5 milliards de transactions par an. Ce marché intéresse les opérateurs de télécoms, non pas pour l’aspect «paiement» (les opérateurs sont plutôt les spécialistes de ce que l’on appelle les micro-paiements, c’est-à-dire ceux de moins de 5 euros) mais pour le trafic généré. Or le nouveau système utilise pour le transport de données, on l’aura compris, ?nos chers SMS ! Etant donné qu’une transaction génère 5 SMS (un pour la demande de service, un pour l’autorisation, etc.), ce n’est pas moins d’un milliard de SMS qui seront consommés chaque année pour payer, en Belgique, la coiffeuse, le taxi, le plombier, le médecin? La plupart de ces commerçants ou prestataires n’utilisent pas, et n’ont pas prévu d’acquérir de terminal de paiement pour carte bancaire. La transaction fait intervenir le téléphone mobile de l’acheteur (il l’a au préalable « activé » en le déclarant associé à son numéro de carte bancaire), et le téléphone mobile du commerçant. Bien sûr, une avalanche de nouveaux services sera proposée, comme par exemple la consultation du solde du compte bancaire. On peut compter sur l’imagination des développeurs de « SIM Toolkits » pour cela. La migration sera cependant progressive, car il faut remplacer les cartes SIM actuelles. Or on considère que le cycle de renouvellement des cartes SIM est de 4 ans. Les banques prélèveront au passage une petite commission, bien sûr. Une enquête aurait montré que les particuliers sont prêts à dépenser 25 centimes d’euro par signature, et les commerçants 60 centimes? Le projet est mené conjointement par Banksys (un des leaders des systèmes de paiements sécurisés) et l’opérateur de télécoms MobiStar. Le premier s’affirme « leader européen » dans ce type de projets, bien que des expériences comparables aient déjà eu lieu en Lettonie et en Espagne (avec des applications différentes, il est vrai). (*) Consultant, Bream & Laania