Salon CeBIT 2013 à Hanovre : la France pousse le logiciel

salon CeBIT 2013

Le méga-salon de l’informatique s’ouvrira le 3 mars pour 6 jours. Au programme, la Pologne, l’économie du partage, mais aussi l’industrie du logiciel.

Pour cette 27e édition du salon CeBIT de Hanovre, les organisateurs ont choisi le thème transversal suivant : « Le partage et l’exploitation commune du savoir, des ressources et des expériences en tant que nouvelles formes de collaboration. »

« L’économie du partage a une influence décisive sur les processus dans les entreprises car les instruments des médias sociaux sont de plus en plus populaires. (…) C’est le réseau du lieu de travail en équipe au sein de l’entreprise et au-delà. Les partenaires, consultants, fournisseurs et clients sont plus intensément intégrés et font partie d’un processus en réseau. (…) . Et pour réussir, il faut agir en réseau, » a expliqué Frank Pörschmann, directeur du salon, de passage à Paris fin janvier pour présenter les temps forts de ce CeBIT 2013.

salon CeBIT 2013_à l'heure de la Pologne
Salon CeBIT 2013 à l’heure de la Pologne

Ce salon reste le plus important de l’univers informatique, malgré un recul de ses chiffres, au fil des crises et des restrictions en tous genres. En 2012, il a compté 312.000 visiteurs (contre 339.000 en 2011), dont 55.000 étrangers. Et 4200 entreprises y sont venues, de 70 pays. On estime le nombre d’exposants à plus de 3.500.

Le pays partenaire pour cette année est la Pologne.

Le salon est structuré autour de 4 thématiques :

  • CeBIT pro (l’IT des entreprises),
  • CeBIT gov (administrations, collectivités),
  • CeBIT lab (le futur de l’industrie numérique et la recherche universitaire),
  • et CeBIT life (la vie numérique).

La partie congrès-conférence réunit pas moins de 70 intervenants pour environ 3000 auditeurs attendus. Parmi les intervenants vedettes, citons Michael Rhodin d’IBM, B. Kevin Turner de Microsoft, Werner Vogels d’Amazon ou encore Hamid Akhavan de Siemens Enterprise Communications et Jacob Aqraou d’eBay.

Le domaine de l’automobile connectée et à la mobilité intelligente reste concentré autour de ‘Digital Drive’. Et les forums suivants sont maintenus ou introduits :

  • l’Internet des objets et intelligence logistique autopilotée ;
  • logistics IT : le domaine du logiciel logistique ;
  • l’optimisation de la chaîne logistique (SCM) et de la manutention.

Autre innovation, un pôle sur les ‘Urban solutions’ les infrastructures intelligentes des mégapoles du futur.

La part belle au logiciel

Cette année encore, le logiciel aura la part belle. L’Allemagne reste la patrie de SAP (qui a racheté le français BO, le danois Success Factors ou encore Ariba) et la patrie d’un autre géant, Software AG (qui avec Aris, IDS Scheer, atteint le milliard d’euros).

Quelle est la tendance ?  « Elle est orientée vers le ‘package’ de solutions et vers les solutions à la carte comme le SaaS (Software as a Service), le PaaS (plateforme)  et l’IaaS (l’infrastructure). »

Sur les licences et le droit d’utilisation, on  s’interroge toujours : « Un débat international est nécessaire au regard du droit d’utilisation. Il n’existe jusqu’à présent que des solutions nationales isolées qui freinent une économie mondialisée dans sa croissance », soutient la direction du CeBIT.

De bons indices de croissance

Côté logiciels, toujours, des passerelles entre la France et l’Allemagne de confirment, comme la fusion entre CXP et BARC, où la filiale allemande est plus importante que la maison-mère.

« Les raisons de notre optimisme ont à voir avec les larges investissements consentis par des locomotives comme Microsoft, SAP ou beaucoup d’autres. De nouveaux modèles économiques s’imposent comme celui de Salesforce et d’autres », constate Letior Ueorpe, délégué du syndicat professionnel BITKom.

Ce dernier  voit le maintien d’un taux de croissance à +6%, notamment dans le secteur public et les industries traditionnelles, mais se montre inquiet : « L’un des signaux en Allemagne c’est que nous perdons 1% de croissance en raison d’une insuffisance de spécialistes. C’est pourquoi nous avons créé Akademic Tube. Nous voulons attirer des informaticiens, en provenance d’Europe du Sud. Nous les aidons à franchir les obstacles administratifs », explique le syndicat.

Le marché européen du logiciel reste solide. Et de mentionner Comarch Software (fondé à Cracovie et actionnaire majoritaire de l’allemand SoftM, 3500 salariés, 220 millions d’euros de CA).

Toujours selon le Bitkom, partenaire de l’AFDEL, l’Europe conserve son 2e rang dans le monde derrière les États-Unis dans le monde, c’est un quart du marché mondial. Mais les temps changent: les pays émergents – Brésil, Chine… – devraient dépasser les États-Unis dans les 5 ans !

L’Allemagne a lancé un programme ‘Industrie 4.0’ invitant à la 4e révolution industrielle : programmes de financements très importants pour aider les entreprises à s’adapter et à devenir leaders dans les industries du futur ou ‘smart factory‘. Il s’agit d’inciter également à des rapprochements entre les industries traditionnelles et les nouvelles technologies.

Les leviers de la croissance ICT sont les mobiles, le cloud computing (10% des entreprises ont démarré en Europe et les professions libérales y viennent aussi aux médias sociaux : 70% à 80% des entreprises les utilisent, notamment pour leurs actions de marketing).

Le marché ICT en France selon le Bitkom, l’AFDEL et le CXP

Selon le Bitkom, la croissance est la plus forte dans le software et les services IT : +1,4% de croissance.

Evolution du marché IT en France, par segments_Etude EITO  IDC
Évolution du marché IT en France, par segments – Étude EITO IDC

Parmi les changements importants observés, c’est le boom des tablettes, supérieur aux ventes de PC fin 2012. (…) La croissance en France vient des datas et de l’équipement en smartphones.

Il s’est vendu 30 millions de mobiles en France en 2012, dont une majorité de smartphones. Et près d’un français sur deux va changer de téléphone portable pour acquérir un nouveau smartphone sur l’année 2013.

Pour soutenir cette croissance, l’AFDEL, agit sur trois leviers : le lobbying, la dynamique commerciale et les services. Et de déplorer une « dilution de prise de parole par manque de synergie ou de coopération entre les syndicats face aux pouvoirs publics. Le Bitkom serait un bon modèle à imiter.

L’AFDEL vient de se voir confier une mission pour préconiser des mesures en faveur du Big data. Selon cette association, le marché a reculé de -4% en 2012. Et la croissance s’annonce très faible encore pour 2013.

Le secteur  banque et assurance ne tire plus le marché. L’arrivée du cloud et des offres Saas constitue en vraie révolution. Et déjà 90% des éditeurs externalisent l’hébergement de ces nouvelles offres.

Autre invité vedette présent au CeBIT, le CXP (dirigé par Laurent Calot). En 2011, il a fait l’acquisition de son homologue allemand – Barc. Le nouveau ‘groupe’ , « leader européen du conseil en logiciel », anime un pavillon sur les thèmes  du décisionnel, de la BI, du Big data. Plus d’une vingtaine d’éditeurs y seront présents.

Structure du marché français_Etude EITO AFDEL Gfk
Structure du marché français – Étude EITO AFDEL Gfk

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