Salon Cloud Computing et Solutions Datacenter : virtualiser et sécuriser…

Onduleur Eaton 9395 chez Iliad Datacenter

Ce 28 mars, au CNIT Paris-la-Défense, le Salon Cloud Computing et Solutions Datacenter Management se targue de la présence de jeunes sociétés très impliquées dans la virtualisation de l’IT mais aussi d’acteurs matures, comme Eaton, dans la protection du datacenter.

Durant deux jours, les 28 et 29 mars, pas moins de 140 exposants vont permettre une mise à jour des connaissances sur les offres de cloud computing mais aussi sur l’efficacité et la protection des datacenters.*

Voici, en avant-première, deux présentations réunissant quelques-unes des principales tendances : la virtualisation vue par Nimbula et son distributeur, Virtual Scale, d’une part. La stabilité de l’énergie dans le datacenter, avec Eaton – concurrent d’Emerson, de Schneider Electric (APC, MGE…).

« Les spécialistes de l’efficacité énergétique occupent un peu plus le terrain », nous confiait récemment Denis Remy, commissaire du salon (Cherche-Midi Expo : cf. article : Salon Cloud Computing et Solutions Datacenter : la maturité). Outre des leaders du secteur comme Schneider Electric, il tient à citer Eneria ou Eaton ou encore Cap Ingelec et des start-ups comme Easyvirt.

Eaton, sélectionné par Illiad Datacenter

Eaton, société centenaire (16 milliards de dollars de CA, 73.000 salariés), vient de signer un contrat avec Iliad Datacenter (Free) pour la livraison de gros onduleurs (réf. : Eaton 9395 doté d’un mode dit ESS – Energy Saver System) – une première en France, qui fera l’objet d’une communication sur l’un des « ateliers experts », ce 28 mars à 11h00 à 11h45 (« Optimiser la performance énergétique et la flexibilité des Datacenters de nouvelle génération »).
Ces onduleurs bénéficient d’une autre technologie de pointe, appelée VMMS (Variable Module Management System). Grâce à sa structure modulaire, le dispositif décide, en fonction du niveau de charge instantané, du nombre de modules onduleurs à activer et du nombre de ceux à mettre en veille. Lorsque la charge augmente, le système introduit, en moins de 2 millisecondes, des modules supplémentaires.

Dans sa configuration, Iliad a installé des capteurs fournissant des alertes. Pour conserver un très haut niveau de résilience et optimiser la qualité, il faut que tout soit variable dans le datacenter, donc une grande modularité. Ajoutons que la technologie Eaton Hot Sync permet la mise en parallèle des onduleurs et, donc, un partage de charge très précis. Il permet aussi de repérer instantanément une défaillance de l’un des onduleurs et de le déconnecter immédiatement. Les autres onduleurs restants se répartissent alors la charge, sans interruption.

La gamme Eaton va de 8 kVA à 1,1 MVA (offres Cutler-Hammer, Moeller, Powerware, Holec, MEM et Santak). Avec le dispositif de bypass centralisé, il est possible d’aller jusqu’à 6 MVA. Le rendement est globalement amélioré, passant de 92 % à 98 %.

A noter, par ailleurs, la présentation de nouvelles  réglettes de distribution électrique intelligente (ePDU) qui distribuent l’énergie sécurisée à tous les équipements d’une baie informatique protégée par un onduleur et apportent les moyens de mesure nécessaires à la bonne gestion de la salle informatique.
Autre innovation, le logiciel IPM de gestion de l’énergie : il contrôle la consommation électrique, jusqu’à la prise individuelle. Il s’intègre aux principaux environnements de virtualisation (vCenter de VMware, SCVMM de Microsoft, XenCenter) ; les informations sur les onduleurs et ePDUs présents dans le réseau virtuel sont visualisées au même titre que celles des serveurs physiques. En cas de problème électrique , IPM « interpelle » vMotion, Live Migration ou XenMotion pour transporter les machines virtuelles d’un serveur affecté par cette panne de courant vers un autre serveur sain du réseau. Cette opération, totalement transparente, garantit l’intégrité des données et la disponibilité à 100%.

VirtualScale vante Nimbula ou la virtualisation à la carte

En parallèle, le cloud computing séduit de plus en plus sous la forme d’infrastructures ou de plateformes “as a service” (IaaS ou PaaS). C’est une alternative intéressante pour disposer d’un ensemble de serveurs, de ressources de stockage et d’interconnexions sur une période limitée dans le temps, par exemple ou en « débordement ».

C’est précisément sur ce créneau que se positionne VirtualScale, une start-up française qui se concentre sur les technologies du cloud telles que Nimbula, une offre de système d’exploitation des ressources de l’infrastructure du cloud originale et innovante (cf. notre article : Cloud : Nimbula Director 2.0 se rapproche de VMware). VirtualScale a été créée par Sofiane Ammar, qui fut cofondateur de ISDNet et de B3G. Avec Arnaud Pasquier, directeur technique, François Dupont-Metayer, Maurice Abecassis respectivement directeur marketing et commercial, la jeune pousse se déploie sur l’Europe du Sud : France, Espagne, Italie et Maghreb.

Nimbula a été créée en septembre 2008 à Montain View (Californie, Silicon Valley) autour d’une offre IaaS (Infrastructure as a Service), afin de permettre à ses clients de déployer derrière leur firewall les mêmes fonctionnalités que le cloud public Amazon EC2. Elle a réussi une double levée de fonds totalisant 20,75 millions de dollars. La société n’était pas présente en Europe, jusque-là.

Nimbula est un système d’exploitation qui opère les ressources virtuelles déployées sur une infrastructure privée : load-balancing, pare-feu, machines virtuelles (VM), en permettant un contrôle fin et sécurisé des accès utilisateurs. « C’est un environnement d’exportation des VM qui se positionne au-dessus des principaux hyperviseurs du marché, en particulier ESXi de VMware et Hyper V de Microsoft », explique Maurice Abecassis directeur commercial de VirtualScale.

La cible ?  « Ce sont les hébergeurs, les opérateurs ainsi que les SSII ou intégrateurs – qui vont proposer d’opérer des clouds privés ou même hybrides, en complément de l’offre EC2 d’AmazonCar c’est également, typiquement, une offre intéressante en débordement, à partir d’un cloud privé vers un cloud EC2 d’Amazon – ce qui peut être très avantageux pour du développement. Mais, inversement, on peut très bien démarrer sur un cloud public pour ensuite transférer les traitements sur un cloud privé. »

Une fois la virtualisation effectuée, on peut créer un véritable cloud avec Nimbula DIrector, soit en hébergeant l’infrastructure chez soi, soit en l’externalisant ou en la confiant à une entité à part en services managés. Ce qui est nouveau ?  « C’est l’installation sur un cloud privé, pour garantir la SLA, la sécurité, la localisation des données. Ceci sans oublier l’argument financier, avec, notamment moins d’investissements. Nimbula Director constitue une infrastructure virtuelle qui agrège l’infrastructure physique pour en faire une sorte de méta-serveur et optimise le fonctionnement des VM. Ainsi, en cas de défaillance ou arrêt d’un serveur, une VM va automatiquement se reporter sur un autre serveur physique. On peut pré-paramétrer les allocations et les forcer, même si le système, par défaut, opère une allocation complètement automatisée afin d’optimiser les charges de travail. »

Quel intérêt par rapport à VMware? « Nimbula 2.0 est compatible avec VMware et ses couches basses, et également compatible avec ‘Cloud foundry’ (outils Paas). Si VMware est déjà installé chez un client, nous lui proposons de le conserver puisque Nimbula est complètement interopérable. On peut fédérer plusieurs hyperviseurs différents, quelle que soit la configuration des clouds – qu’ils soient privés ou publics. Nimbula 2.0 présente également l’intérêt de piloter l’ajustement des ressources (augmentation, diminution), pour des variations saisonnières, par exemple. Le redimensionnement des ressources est automatisé en fonction de seuils prédéfinis ; on peut donc automatiser la recréation de nouvelles machines virtuelles, pratiquement en temps réel. »

Nimbula 2.0, hyperviseur de virtualisation
Nimbula 2.0, hyperviseur de virtualisation

NimbulaDirector 2.0 propose des améliorations aux fonctionnalités existantes : plus d’API supportées, un reporting et des alertes plus exhaustifs, des performances améliorées. En outre, de nouvelles notions sont mises en oeuvre, comme l’inventaire ou la topologie des ressources, ainsi qu’un mode debug. Enfin, la compatibilité est désormais native avec l’hyperviseur ESXi de VMware, et la compatibilité avec Amazon Web Services est améliorée.

Quatre fois moins cher que VMware?

Nimbula serait quatre fois moins cher que VMware, en coût de licence. « Nous tarifons par cœur de processeur, sans tenir compte de la mémoire. Donc les économies d’échelle sont loin d’être négligeables, puisqu’elles sont directement liées au nombre de VM à installer », insiste Maurice Abecassis. Et la virtualisation des unités de stockage ?  « Cela fait partie de la roadmap », répond Maurice Abecassis. VirtualScale recherche des partenaires – hébergeurs, opérateurs, SSII, intégrateurs. « Sur les 6500 hébergeurs référencés en France, nous estimons que 200 à 300 sont éligibles pour cette offre Nimbula. »

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Atelier : cloud computing. Où est-on en France?

Résultats d’une étude sur le cloud computing par le département Études de Netmediaeurope, avec la participation la rédaction de Silicon.fr .

Cloud privé, cloud public, cloud hybride, SaaS, IaaS, PaaS, applications concernées, freins et leviers constatés :  l’étude menée par NetMediaEurope auprès de 200 entreprises françaises fait le point sur les déploiements et les projets en cours en matière de cloud computing.  Intervenants : Thierry Hamelin (Directeur des études), Camélia Nita (Responsable de projet), Pierre Mangin (Rédacteur en chef de Silicon).

Salon ‘in the Cloud’, CNIT Paris La Défense, ce 29 mars de 15h00 à 15h45. Renseignements, badges, cliquer ici.