Salon: le CeBit ouvre ses portes sur fond d’optimisme

Les Industriels de la téléphonie, de l’Internet et de l’électronique grand public veulent croire que le pire est derrière eux

2004 devrait être l’année du renouveau pour les secteur des NTIC. Après un salon mondial de la téléphonie mobile à Cannes, le 3GSM, où la confiance retrouvée était de mise, le plus grand salon high-tech au monde, le CeBit de Hanovre ouvre ses portes ce jeudi, là encore sur fond d’optimisme.

Malgré la baisse du nombre d’exposants, et le recul attendu du nombre de visiteurs, les organisateurs du salon estiment que le pire est passé après deux années difficiles faites de morosité et de faillites diverses. En effet, de nouvelles technologies à fortes valeur ajoutée et la convergence effective de certains supports (grâce notamment au liaisons sans fil) laissent espérer que le redémarrage du secteur que l’on observe depuis la mi-2003 se confirmera dans les prochaines années. Une reprise essentiellement soutenus par les télécoms et notamment la téléphonie mobile. Comme lors du 3GSM de Cannes, opérateurs, fabricants de combinés et éditeurs de contenus viendront souligner la croissance du secteur générée par le succès des services multimédias (envois d’image, téléchargement de fichiers…) accessibles depuis son mobile. L’arrivée de l’UMTS, ou téléphonie mobile de troisième génération, devrait amplifier ce phénomène grâce à des débits plus importants permettant de parler réellement d’Internet mobile. Mais cette technologie, qui a pris beaucoup de retard se confronte à différents problèmes comme la disponibilité des combinés (encore très aléatoire), la richesse des contenus, leur mode de facturation… Et déjà certains s’inquiètent: seulement un client européen sur dix utilisera la 3G d’ici 2007, estimait Forrester Rechearch dans une étude récente. Les industriels ont donc tout intérêt à ne pas trop rêver, un décollage rapide et massif n’est pas pour demain. Pourtant, certains grands opérateurs ont déjà annoncé leurs calendrier et d’autres géants comme T-Mobile devraient profiter du salon pour faire des annonces concrètes (voir encadré). Télécoms encore avec Internet et les liaisons haut débit qui constituent des grands sujets de satisfaction pour les industriels. Les abonnements ADSL explosent en Europe et les services associés comme la musique en ligne (plus de 10 plate-formes légales vont être lancées en Europe…), la vidéo à la demande ou la télévision commencent à se développer. Dans le même temps, les accès sans-fil haut débit se multiplient avec l’avancée rapide du Wi-Fi. Beaucoup misent sur cette technologie même si les modèles économiques ne sont pas encore validés. Les allées du salon bruisseront également de rumeurs à propos du WiMax, le Wi-Fi à grande couverture qui permet de proposer une alternative concrète à l’ADSL par exemple. Soutenue par Intel, cette technologie encore balbutiante est très prometteuse. Le CeBit devrait également voir le retour en force de l’électronique grand public. Le secteur profite à fond des succès des baladeurs multimédias type iPod, des appareils photo numériques, TV à écran plat, etc… Ce marché devrait connaître encore cette année des taux de croissance à deux chiffres. Preuve de ce succès, les grands constructeurs informatiques comme HP ou Dell s’y mettent. D’autres, comme Microsoft, parient sur la convergence entre tous ces appareils. La firme de Bill Gates rêve par exemple d’un téléviseur Windows associé à un PC familial relié sans fil aux autres appareils digitaux de la famille… On en n’est pas encore là. L’UMTS cette année mais pour les pros d’abord

La 3G des mobiles est techniquement prête. Et après plusieurs années d’errements et d’investissements colossaux, les opérateurs sont aujourd’hui prêts pour lancer ce qui devrait permettre l’Internet mobile.

Différents opérateurs comme Vodafone et Orange ont annoncé leurs calendriers. Lors de ce CeBit, d’autres comme KPN et mmO2 (Allemagne et Pays-Bas) annonceront des lancements pour juin. Mais la montée en puissance sera très progressive. En effet, la 3G sera d’abord proposée aux cibles professionnelles avec une carte pour PC portable. Le grand public devra attendre la fin de l’année voire début 2005. Car les combinés UMTS manquent à l’appel et tous les opérateurs conditionnent leurs lancements à la livraison massive de téléphones fiables. Le numéro un mondial, le finlandais Nokia a pour l’instant seulement deux modèles à proposer… Par ailleurs, le succès de l’UMTS dépendra de la qualité et de la variété des services de contenus et de leur prix. Conclusion, l’Industrie n’a pas intérêt à trop miser pour l’instant sur cette technologie.