SanDisk rejette l'offre de rachat de Samsung

Le sud-coréen estime que les intentions de sa cible sont « irréalistes »

SanDisk dit non à Samsung. Après des rumeurs insistantes, le géant sud-coréen a lancé ce mardi une offre de rachat sur le fabricant de cartes mémoire en difficulté. L’offre valorise tout de même le groupe à 5,8 milliards de dollars. Elle a pourtant été immédiatement rejetée par le conseil d’administration de la cible qui la juge « insuffisante et opportuniste »

Le prix proposé, 26 dollars par action en cash, représente une prime de 93% par rapport au cours de SanDisk le 4 septembre, avant l’apparition des premières rumeurs. Mais ce mardi, dans les transactions électroniques suivant la fermeture de Wall Street, l’action SanDisk bondissait de 55,59%, à 23,40 dollars.

Du coup, le groupe américain revoit ses ambitions à la hausse. Ce qui exaspère Samsung. Dans une lettre adressée à la direction de SanDisk, Samsung regrette que cette dernière continue à valoriser « de manière irréaliste »sa société.

Dans ce courrier, le p-dg de Samsung Electronics Yoon-woo Lee met la pression sur SanDisk. « Pour rester concurrentiel, SanDisk va devoir financer des investissements essentiels dans les mois qui viennent. Couper les coûts ne va pas suffire. Notre offre protège vos actionnaires du risque que représentent des conditions des marchés déjà détériorées et qui devraient rester difficiles ».

Il faut dire que SanDisk subit de plein fouet le ralentissement du marché de la mémoire flash : sa valeur en bourse a chuté de 59% depuis le début de l’année et, au dernier trimestre, le groupe fait état d’une perte de 68 millions de dollars.

« Avec la culture d’innovation et l’avance technologique de SanDisk et la taille de Samsung, ainsi que sa force dans la production et l’exécution, et sa bonne connaissance de l’électronique (…), la société combinée serait dans une bonne position pour accélérer la diffusion de la technologie des mémoires flash sur de nouveaux marchés », poursuit le p-dg de Samsung.

Yoon-woo Lee exhorte donc les dirigeants de l’américain à reprendre les discussions au plus vite. Affaire à suivre.