SAP deviendrait-elle un éditeur à l’américaine comme les autres?

Souvent perçue comme arrogante, SAP promet plus d’écoute de ses clients, de réactivité, et une croissance à deux chiffres. Les nouveaux codirigeants veulent changer le style SAP.

Très attendus par de nombreux journalistes (prêts à les mitrailler de centaines de photos…), Bill McDermott (en charge des ventes) et Jim Hagemann Snabe (en charge des produits) ont profité de leur conférence de presse au Cebit à Hanovre (13h30) ce 2 mars pour donner une nouvelle impulsion à SAP. Intention louable! Trois messages-clés pour les deux têtes de l’exécutif de l’éditeur allemand : revenir au plus vite à une croissance, toujours innover et « renouer avec les clients ».

Trois fois plus « On » pour rester « in »

Malgré toutes les railleries au sujet de sa solution Saas Business ByDesign, les dirigeants ont tenu à souligner le succès croissant de cette offre et sa place importante dans la stratégique de l’éditeur.

« Notre offre On Demand Business ByDesign est la plus cohérente sur le marché. Elle permettra de proposer nos offres on-premise [logicielle traditionnelle], Saas, mais aussi de pouvoir combiner les deux. Et les applications pourront être fournies aussi bien par SAP que par nos partenaires », a expliqué Jim Hagemann Snabe. Et Bill McDermott de compléter par la suite : « J’ai rencontré un dirigeant qui m’a affirmé que Business ByDesign était la seule solution On Demand complète du marché couvrant tous ces processus de la supply-chain jusqu’à l’encaissement. Et le tout avec la même et unique application. » Et SAP annonce vouloir définitivement reprendre le dessus avec l’innovation dans tous les domaines, avec une stratégie à la fois « On demand », « On-premise » et « On device » (applications accessibles par tous les terminaux : PC, smartphones, etc.)

L’agilité entrepreneuriale et la puissance d’une multinationale

Tout cela est très gentil mais comment devenir un éditeur plus réactif ? « Nous devons innover et introduire une nouvelle manière de construire des logiciels. Ainsi depuis plusieurs mois, nous avons constitué de petites équipes autonomes et avec un pouvoir de décision pour concevoir de nouvelles applications. L’objectif consiste à conjuguer l’agilité des entrepreneurs et la puissance d’une grande entreprise. SAP va étendre ce modèle », a lancé Jim Hagemann Snabe. Toutefois, le cycle de 4 semaines avec un bouclage permanent et interactif avec des utilisateurs (et rebouclage en développement) n‘est pas une nouveauté. « Nous pensons que cela nous permettra d’accélérer notre time-to-Market, », assure le responsable des produits SAP.

Un peu d’amour dans ce monde d’ERP, SAPerlipop…

« Nous sommes une entreprise en croissance et nous comptons bien annoncer dès la reprise une croissance à deux chiffres! », s’est exclamé Bill McDermott. « Avec Business Objects, nous avons démontré que nous savions intégrer de grandes entreprises, et Business Objects est devenu un produit vedette SAP. » Pour reconquérir la totale confiance des clients (et du marché), l’éditeur se propose d’être plus à l’écoute de ses clients, et même au-delà de l’Allemagne… « Nous voulons vraiment que nos clients nous aiment à nouveau! », a lâché Jim Hagemann Snabe. « Nous allons communiquer plus avec nos clients dans tous les pays, et motiver davantage nos employés et collaborateurs! »

S’adapter et innover sans cesse

Après tant de promesses, Bill McDermott conclut : « Le temps et les budgets sont plus les leviers majeurs des grands projets, dans lesquels la valeur ajoutée occupe une place prépondérante. SAP doit donc apporter le plus de valeurs en s’adaptant aux divers ‘business models’ de ses clients pour automatiser et accélérer les processus, avec des solutions qui contribuent à l’augmentation de leurs résultats. Cela passera par l’innovation toujours renouvelée qui nous permet de rester une entreprise indépendante. Et la codirection de l’entreprise par des personnes qui s’apprécient permet de déployer au mieux cette stratégie au niveau opérationnel!»

Évolution intéressante de communication type méthode Coué (qui peut aussi avoir du bon), à laquelle l’éditeur ne nous avait pas habitués. Comment les équipes internes vont-elles vivre cette révolution des mentalités, pleine de bonnes intentions envers les clients ? Quoi qu’il en soit, cette posture réussit bien à d’autres…