SAP : Leonardo déborde de la sphère de l’Internet des objets

Jusqu’alors cantonné à l’IoT, SAP Leonardo se mue en plateforme d’innovation, permettant aux entreprises de développer et consommer des applications dans le Big Data, le Machine Learning ou la Blockchain.

Présenté à l’origine comme un framework pour l’IoT, Leonardo de SAP voit son champ d’action s’étendre significativement. Lors de Sapphire, son événement annuel qui se tient cette semaine à Orlando, SAP présente désormais cette gamme de solutions comme une plateforme pour l’ensemble des applications innovantes, dans l’IoT toujours, mais aussi dans le Machine Learning, le Big Data ou la Blockchain. Un outil basé sur le Paas maison, la SAP Cloud Platform, permettant de bâtir de nouveaux services applicatifs intégrés au socle de l’éditeur, l’ERP S/4 Hana. Notons que cette plateforme ouverte aux développeurs et partenaires s’appuiera sur un réseau de centres d’expertise. L’un des quatre centres annoncés lors de Sapphire sera basé à Paris.

Parmi les principales nouveautés regroupées sous l’ombrelle Leonardo, citons le Machine Learning Foundation, un ensemble de services applicatifs pour développer des applications basées sur ces technologies au sein de la Cloud Platform de SAP.

Applications de Machine Learning prêtes à l’emploi

La marque Leonardo permettra aussi d’héberger certaines applications prêtes à l’emploi, dont huit basées sur le Machine Learning ont été dévoilées lors de cette édition de Sapphire. Citons Service Ticketing (tri des tickets de services, issu d’Hybris), Customer Retention (qui analyse l’attrition et fournit des recommandations de ventes complémentaires) ou Brand Impact (analyse par Deep Learning de la présence de la marque). Évidemment, le portefeuille de l’éditeur en matière de Machine Learning intègre aussi un chatbot, CoPilot. Si on retrouve aussi l’IA dans un processus central de l’ERP S/4 Hana (la gestion de la trésorerie avec Cash Application) ou dans les ressources humaines (Job Matching, Job Standardization et Resume Matching), SAP assure réfléchir déjà à de nouveaux scénarios dans la chaîne logistique, la banque, le retail ou l’analyse de factures. En parallèle de ces avancées dans le Machine Learning, SAP adosse également à Leonardo son service permettant de bâtir des extensions basées sur la Blockchain (Cloud Platform Blockchain).

Enfin, signalons, pour l’IoT, l’arrivée de SAP Digital Twin, un outil de simulation et d’inspection basé sur le rachat de Fedem Technology l’année dernière. Objectif : effectuer des simulations structurelles en temps réel pour permettre aux fabricants d’inspecter les représentations numériques des actifs physiques IoT en fonction des données du capteur. L’idée est ici de réduire la complexité opérationnelle inhérente à l’inspection des actifs industriels à grande échelle ou des capteurs de l’IoT situés dans des endroits éloignés ou difficiles d’accès.

« La donnée, l’or de notre époque »

Dans la stratégie de SAP, Leonardo apparaît comme une forme d’industrialisation de la démarche entamée par l’éditeur depuis 2 ou 3 ans et consistant à développer des applications innovantes, très ciblées, via un travail réalisé en proximité avec ses clients.

S’exprimant lors de la conférence d’ouverture mardi, le PDG de SAP, Bill McDermott (en photo), a déclaré que sa société veut connecter intelligemment les gens, les entreprises et les objets avec cette nouvelle série d’annonces. « La clé pour le faire correctement, c’est la donnée – c’est l’or de notre époque », a-t-il dit, demandant au public de considérer SAP comme le « séquenceur du génome » de l’entreprise.

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