SAP se dit ouvert à une fusion avec Oracle. Intox?

L’éditeur allemand affirme qu’il ne fermera aucune porte. De quoi relancer les spéculations les plus folles même si une telle fusion poserait des problèmes évidents de concentration des acteurs

SAP cherche-t-il à faire flamber son cours de bourse? L’éditeur allemand de progiciels vient de surprendre tout le monde en annonçant être ouvert à une proposition de fusion d’Oracle. Un véritable coup de tonnerre! Un tel rapprochement donnerait naissance au géant absolu des logiciels professionnels, SAP étant le numéro un, Oracle, le numéro deux mondial.

Dans une interview au journal allemand Wirtschaftswoche, Henning Kagermann, président du directoire de SAP, déclare qu’il ne rejetterait pas a priori une offre de fusion avec Oracle si le patron de ce dernier, Larry Ellison, lui en soumettait une. « L’indépendance n’est pas une fin en soi », explique-t-il, donnant ainsi encore plus de volume à une position plus que surprenante. « Pourquoi est-ce que je raccrocherais ? Je l’écouterais », poursuit-il en évoquant une éventuelle conversation téléphonique avec Larry Ellison, patron d’Oracle. Pour lui, les dirigeants d’une entreprise ont pour devoir d’étudier toute proposition de fusion, afin de vérifier si elle sert ou non au mieux les intérêts des salariés et des actionnaires. C’est ce qu’à fait SAP lorsque Microsoft a envisagé de le racheter l’an dernier, souligne-t-il avant d’ajouter: « certains rapprochements sont plus difficiles à envisager que d’autres ». En effet, à l’époque où Oracle cherchait à racheter PeopleSoft, les dirigeants de Microsoft avaient avoué une tentative de rachat de SAP. Une tentative oubliée à cause de la complexité du dossier. D’ailleurs, une fusion avec Oracle ne manquerait pas de poser de sérieuses questions, notamment auprès des autorités anti-trust américaines et européennes. Alors? Avec de telles déclarations, SAP veut-il seulement jeter un pavé dans la marre? Ou ouvrir la porte aux spéculations les plus folles? Une certitide, SAP va procéder à des acquisitions

Henning Kagermann, président du directoire de SAP, a aussi expliqué à

Wirtschaftswoche que l’éditeur, déjà numéro un mondial des progiciels d’entreprise, était toujours à la recherche d’acquisitions afin de se renforcer dans certains secteurs industriels ou de compléter son savoir-faire. Le groupe allemand s’est récemment fait souffler par Oracle l’éditeur américain Retek, spécialisé dans la distribution (voir nos articles). Il a démenti avoir fait une offre sur Retek simplement pour obliger Oracle à débourser davantage. « Cela ne correspondrait pas au style de SAP. Nous étions sérieux en disant vouloir acheter Retek. Mais quand le prix n’a plus été juste, nous avons arrêté de le courtiser », a-t-il expliqué.